Les sciences sociales mettent en évidence la perte d'indépendance du mouvement associatif. Un article du chercheur Thomas Chevallier, récemment publié dans la revue Sociologie, montre une tentation d'instrumentalisation ou de contrôle des associations par la puissance publique. Les salariés des associations voient leurs emplois menacés si leur structure ne suit pas l'agenda politique de leurs financeurs publics. L'économiste Viviane Tchernonog a quant à elle montré que le principe de la subvention, sollicitée par une association pour financer son projet associatif, s'efface au profit de celui de la commande publique, où les associations répondent aux besoins de l'action publique. L'affaire du fonds Marianne illustre cette tension sur l'autonomie des associations et l'intervention du politique dans leur domaine d'action. Du fait de cette affaire la présente audition devant le Parlement sera peut-être la dernière pour vous en tant que membre du Gouvernement ; mais ne pensez-vous pas qu'il est plus que jamais nécessaire d'apporter des garanties en faveur de l'indépendance des associations vis-à-vis de la sphère politique ?