L'érosion du bénévolat n'est pas nouvelle : à l'œuvre depuis le début des années 2010, elle s'est aggravée avec la pandémie, la part de la population impliquée dans une association étant passée de 24 % en 2019 à 20 % en 2022. Les 35-49 ans et les plus de 65 ans sont les plus concernés par le recul de l'engagement bénévole. Alors que les retraités sont la colonne vertébrale du réseau associatif français – plus d'un bénévole sur trois est à la retraite –, je suis inquiet des effets à venir de la réforme des retraites : le report de l'âge de départ à 64 ans devrait dissuader nombre de personnes de s'engager une fois arrivées à la retraite. Plusieurs responsables d'associations vous ont d'ailleurs interpellée sur ce sujet.
Les différences sont générationnelles mais aussi territoriales. Si le développement du tissu associatif local est primordial dans tout le pays, il est l'est peut-être plus encore dans les territoires éloignés des services publics – particulièrement dans nos campagnes –, où le réseau associatif permet de pallier le désengagement de l'État. Je voudrais cependant souligner que l'engagement au sein d'associations environnementales luttant contre le réchauffement climatique résiste globalement, ces associations recrutant particulièrement chez les 15-35 ans.
Face à l'érosion à l'œuvre dans le monde associatif, quelles sont vos propositions pour encourager le bénévolat – autres que la contrainte, comme vous tentez de l'imposer avec le RSA et le SNU ?