Le monde associatif est en crise, une crise profonde, alimentée depuis plusieurs années par un sentiment de défiance croissant envers les associations et leurs bénévoles. En tant que coprésidente du groupe d'études sur l'éducation populaire, j'ai pu mesurer, tout au long de mes auditions, l'inquiétude des acteurs associatifs. Ils dénoncent un flou autour de leur avenir, en l'absence de cap du Gouvernement, qui préfère se concentrer sur un service national universel (SNU) coûteux et dénué d'objectifs clairs.
Depuis 2017, les réformes menées par les gouvernements successifs n'ont fait que fragiliser les associations sur le plan financier. L'insuffisance criante du FDVA, puis la suppression, en 2018, de la réserve parlementaire, n'ont eu pour effet que d'éroder des finances déjà exsangues depuis la crise sanitaire. Justement, au plus fort de la crise, alors que les associations demandaient des moyens supplémentaires et des démarches administratives facilitées, le Gouvernement préférait les contraindre davantage, au moyen du contrat d'engagement républicain. Pire encore, ce contrat a fait entrer dans le monde associatif une ère de suspicion généralisée. Il est aujourd'hui largement dévoyé, ce qui ouvre la porte à une mise en danger sans précédent de la liberté d'association.
Deux ans après l'entrée en vigueur du contrat d'engagement républicain – ô combien décrié –, quel bilan pouvez-vous donc en dresser ? Comptez-vous réévaluer ce contrat, au vu de la crise de confiance majeure dont il est l'objet depuis près de deux ans ? Dans ce contexte, comment comptez-vous agir pour redynamiser le monde associatif et rétablir un lien de confiance brisé ? Nous pays est fort d'un tissu associatif dense, qui favorise l'émancipation et le vivre ensemble. Son rôle est essentiel face à l'offensive de repli de l'extrême droite. Madame la secrétaire d'État, il est de votre responsabilité de soutenir le tissu associatif.