Refuser la facilité de l'égoïsme et du pacifisme bêlant. Avoir à l'esprit les mots de Churchill : « Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre ». Rappeler enfin, comme l'a fait Mme la Première ministre, que nous n'avons rien contre le peuple russe. Il a toujours balancé entre le courant occidentaliste et le courant slavophile. Nous sommes hélas dans un moment « Ivan le Terrible », pas dans un moment « Pierre le Grand » ; mais nous nous retrouverons un jour sur la Neva, j'en suis certain.
Négocions si cela est possible, mais à la date et aux conditions fixées par l'Ukraine, car elle seule paie le prix du sang pour ramener à la raison un perturbateur de l'ordre international. Alors la France, puissance d'équilibre, pourra jouer pleinement son rôle stratégique.
Concrètement, cela implique d'abord d'armer l'Ukraine, mais sans nous démunir, car nul ne sait de quoi demain sera fait. La décision rapportée par la presse de livrer des canons Caesar prévus pour l'exportation ou des véhicules Arquus est excellente. Qu'on ne vienne pas dire que c'est là prolonger la guerre : heureusement que le Royaume-Uni n'avait pas opposé un tel argument à la France libre ! Ayons à l'esprit les appels déchirants et désespérés des maquisards du Vercors qui demandaient en vain des livraisons d'armes ; ceux d'Izioum et de Lyman sont pour nous les frères de ceux du Vercors.