Sur le constat, on peut avoir un regard différent sur l'évolution des offres tarifaires. On est bien, en neuf ans, à – 80 % sur les offres tarifaires. Ce n'est pas seulement lié à l'arrivée de Free, c'est la concurrence d'une manière générale. À La Réunion, Free n'est pas présent sur le fixe, mais quatre opérateurs commerciaux interviennent, donnant lieu à une concurrence réelle. Les tarifs ne sont pas « dépositionnés » par rapport au tarif métropolitain.
L'exemple que je prenais sur l'iPhone, c'est un exemple parce que c'est un smartphone. Ce serait la même chose pour Samsung ou les grandes marques. Dans l'écosystème numérique, les opérateurs télécoms investissent lourdement, y compris dans les outre-mer, avec une qualité de service supérieure dans certains territoires à celle de la métropole, avec un retour sur investissement qui n'existe quasiment plus du fait d'une concurrence très vive par les prix, du fait de stratégies commerciales différentes entre les opérateurs. Nous continuons d'investir sans discontinuer dans les réseaux pour absorber les trafics qui augmentent de 40 à 50 % chaque année. La fiscalité reste lourde. On parlait tout à l'heure de comment baisser les prix et on pourrait évoquer l'octroi de mer, qui constitue quand même un sujet.
Dans les télécoms, nous constatons une perte de valeur très significative, alors que d'autres acteurs du numérique, comme les fabricants de terminaux et les fournisseurs de contenus, sont en très forte croissance. Ils inondent les réseaux chaque année parce que c'est gratuit. Nous assumons les surcoûts. On a une hyper concurrence par les prix sur chacun des marchés, parce que chaque territoire est un marché, qui nous conduit à une équation économique difficilement solvable. De leur côté, les grands fabricants de smartphones et les fournisseurs de contenus tirent toute la valeur de nos investissements. Les principaux progrès des smartphones dépendent des puces, sans cesse plus performantes. Ces progrès sont permis par les investissements sur les réseaux. Instagram, Facebook et Snapchat n'existeraient pas sans les investissements des opérateurs dans la 4G. Nous investissons et ils prennent la valeur. Pour nous, c'est une baisse de 60 à 80 % et, pour eux, c'est une hausse de 50 %. C'est aussi indispensable que l'accès. On peut avoir un abonnement, mais sans terminal, ça ne servirait pas à grand-chose.
Il faut tordre le cou à cette idée qui consisterait à dire que les forfaits et les accès sont chers, très chers et même plus chers ici qu'ailleurs. C'est le contraire. Nous répondrons au questionnaire qui nous a été adressé. Nous décomposerons le chiffre d'affaires et le taux de marge par territoire et vous pourrez par vous-mêmes vérifier la réalité de ce que l'on dit.