Chez Orange, certaines de nos offres sur le mobile affichent des tarifs inférieurs aux offres distribuées en métropole. S'agissant de la péréquation par rapport à la métropole, on ne va pas raconter de blagues parce que les structures du marché sont différentes et la régulation elle-même est différente. Les licences s'entendent par territoire. Chaque territoire a son équation économique. Quand l'Arcep met à disposition les fréquences pour opérer sur le mobile, elle le fait sur le territoire métropolitain, ensuite sur le territoire de la Réunion et de Mayotte. Ce ne sont pas les mêmes conditions économiques ni le même encadrement réglementaire. Structurellement, le marché est différent, on ne peut donc pas faire de péréquation. Par ailleurs, il y a une filialisation. On ne peut pas réfléchir à une péréquation du fait même de la réglementation et de la structuration des appels à candidatures sur les fréquences. C'est un hasard des choses, mais à la Réunion, à giga équivalent, le giga y est moins cher qu'en métropole.
Pour répondre à votre question sur les tarifs, il se trouve que la concurrence est très vive. Cette concurrence se construit par l'investissement et la qualité de service. Du fait que certains opérateurs exercent une pression sur les prix, on ne peut pas augmenter nos prix.
Les représentants de Canal+ expliquaient que lorsqu'ils commercialisent la fibre optique, ils tâchent de commercialiser un tarif un peu au-dessus de ce qui était commercialisé. C'est normal puisque des investissements très conséquents ont été consentis et il faut quand même un retour sur investissement et le service n'est pas le même. La concurrence et le signal prix envoyé par des opérateurs qui suivent d'autres politiques commerciales font qu'on a beaucoup de mal à avoir un retour sur investissement et qu'on n'arrive pas à augmenter nos prix, même pas au niveau de l'inflation. Cette situation vaut aussi pour la métropole, pas simplement pour les Outre-mer.
Hélas, nous ne sommes pas en mesure aujourd'hui d'améliorer la rentabilité de nos investissements, et cela pose une question de long terme. On est toujours très content de ne rien payer rien, mais à la fin, on n'a plus de service. La péréquation est faite autrement, on cherche de la croissance ailleurs en Europe, ce qui permet de financer en partie l'activité en France.