Nous avons compris qu'il n'y avait pas de secret entre le niveau d'offres des concurrents et notre niveau d'offres. C'est vrai qu'on a fixé des offres dans les Outre-mer qui sont à des tarifs plus avantageux que ceux que l'on propose en métropole, parce que l'on avait une volonté politique forte de faire un geste plus adapté au niveau du coût de la vie des ultramarins et pour tenir compte des pratiques antérieures à notre arrivée. Nous avons choisi aussi de mutualiser nos ressources et notre savoir-faire en métropole pour permettre ce modèle économique et viser une rentabilité qui ne soit pas immédiate, mais plutôt une rentabilité de long terme.
Dans les Caraïbes, nous avons acquis 50 % du réseau de Digicel, avec qui nous avons créé une société commune pour moderniser, upgrader et étendre ce réseau. Concrètement, ça consiste en quoi ? Il s'agit d'augmenter de plus de 30 % le nombre de sites disponibles sur ces territoires, d'avoir un portefeuille de fréquences plus large, puisqu'on y installe nos fréquences, ce qui permet d'avoir de meilleurs débits et d'absorber plus de bande passante. Il s'agit aussi de « fibrer » les sites pour des raisons de débit et de qualité de service, de changer d'équipementier. Nous avons décidé de ne plus faire appel à l'équipementier présent au bénéfice d'un équipementier européen et ce sont des investissements conséquents. Pour aller dans le sens de mes camarades, moderniser un réseau représente un coût qui n'est pas si loin de celui de la construction d'un réseau initial.
À La Réunion, nous avons aussi largement investi dans le réseau. Nous avons développé le nombre de sites de plus de 50 % et les déploiements ne sont pas finis. Nous prévoyons de déployer d'autres sites ces prochaines années, ce qui suppose un investissement constant, qui n'est pas achevé.
Tout à l'heure, je n'ai pas parlé des câbles sous-marins et mes camarades ont eu raison d'en parler. Évidemment, on investit aussi dans l'ensemble des câbles pour des soucis de redondance et de résilience. Nous sommes membres de certains consortiums, notamment le câble Metiss pour La Réunion.
Pour le dernier point que vous avez évoqué, le partage des infrastructures est assez efficient. Pour être un opérateur qui est en train de faire grossir le réseau et qui recherche des emplacements, nous trouvons que la cohabitation n'est pas si simple dans les territoires ultramarins, voire plus compliquée que dans l'Hexagone. Il y a moins de points hauts disponibles. Il est moins facile d'avoir des conditions d'accueil. C'est aussi une difficulté que l'on rencontre et qui peut expliquer que le rythme de déploiement est parfois plus lent que celui que l'on souhaiterait mettre en place.