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Intervention de Ombeline Bartin

Réunion du jeudi 1er juin 2023 à 14h05
Commission d'enquête sur le coût de la vie dans les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la constitution

Ombeline Bartin, directrice des affaires publiques de Free – Groupe Iliad :

En quelques mots d'introduction, Free est une société créée en Hexagone il y a un peu plus de vingt ans, d'abord sur les activités fixes, puis mobiles. Nous nous sommes lancés sur le marché mobile métropolitain en 2012, soit à peu près 15 ans après nos concurrents. Nous comptons aujourd'hui 21 millions d'abonnés en France, 14 millions sur le mobile, 7 millions sur le fixe, 10 000 collaborateurs. Notre groupe est détenu à 100 % par nos dirigeants et sociétés, après être sorti de la bourse il y a quelques années. Nous sommes entrés dans le marché mobile avec une promesse forte de pouvoir d'achat qui, je pense, a été tenue. La promesse du groupe était de rendre des offres accessibles à tous, des offres généreuses au juste prix.

Nous avons lancé deux offres en 2012, une offre à 2 euros pour permettre aux personnes à faibles revenus de pouvoir accéder à une première offre de communication électronique et une offre à 19,99 euros qui, elle, avait comme spécificité d'offrir les SMS en illimité et un forfait généreux de datas. L'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) et l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ont montré que notre démarche avait permis de baisser la facture des télécoms en métropole de près de 40 % entre 2012 et 2016. On est passé de 27 euros en facture moyenne à environ 14,60 euros sur le territoire métropolitain.

Le prix de nos deux offres depuis 2012 n'a pas changé. La promesse a été faite de maintenir jusqu'en 2027 a minima le prix de ces offres dans le contexte inflationniste que l'on connaît. Avec cette stratégie et ce bilan, nous avons eu envie de pouvoir nous lancer dans les outre-mer quand l'opportunité s'est présentée. La première action que l'on a entreprise en faveur des territoires ultramarins était d'inclure, dès le début des offres mobiles, dès 2013, les communications fixes et mobiles vers les départements d'outre-mer (DOM) dans les forfaits.

La seconde, et nous avons été le premier opérateur à le faire, a été d'inclure l'itinérance ou roaming depuis les DOM sans surcoût. Nous l'avons fait avec deux à trois ans d'avance, en amont de la réglementation française puis européenne. La volonté était de réduire la fracture que l'on pouvait constater entre les territoires ultramarins et le territoire métropolitain. Dans les années d'après, l'Arcep a ouvert de nouvelles fréquences mobiles, d'abord sur La Réunion et Mayotte, puis sur les Caraïbes et nous avons donc été candidats et obtenu des fréquences dans l'ensemble de ces territoires. Aujourd'hui, nous sommes présents à La Réunion, à Mayotte et dans l'ensemble des territoires Caraïbes et Guyane.

Nous avons lancé notre offre à La Réunion – ça a été la première offre lancée – en 2017, avec une offre d'abondance à un prix qui défiait toute concurrence à l'époque puisqu'il s'agissait de 9,99 euros. On permettait aux Réunionnais d'avoir les appels et les SMS illimités et 25 gigaoctets de datas ou données en roaming, itinérance, depuis la métropole, le reste de l'Europe ou le reste des DOM. C'était à peu près trois fois moins cher que l'offre mobile que l'on trouvait sur le marché pour la même quantité d'usage à l'époque.

À Mayotte, nous nous sommes lancés une année plus tard, en 2018, sous la marque Only, la différence de marque s'expliquant par la différence de marché, puisque l'offre Free est une offre sans engagement. C'est un forfait, c'est un abonnement. Les offres à Mayotte permettent d'adresser les spécificités du marché, avec un faible taux de bancarisation donc des offres en prépayé et en abonnement. Ce sont les mêmes prix qu'à La Réunion.

Le dernier lancement commercial a pris part sur le territoire des Caraïbes et de la Guyane il y a un an.

J'aimerais vous montrer les évolutions du marché depuis le lancement de notre offre à La Réunion, puisqu'on a maintenant cinq ans de recul. Il est plus facile d'avoir des données que sur le marché des Caraïbes. Dès 2018, l'observatoire des prix, des marges et des revenus avait produit une étude pour évaluer l'impact de l'offre de Free Mobile sur le marché réunionnais et concluait que le marché mobile réunionnais était devenu comparable, en termes de services, à celui de la métropole depuis le lancement de notre offre. Cela a permis un gain de pouvoir d'achat d'environ 60 euros par an et par Réunionnais. Selon les données de l'Arcep publiées récemment, la facture moyenne à La Réunion a baissé de plus de 10 % sur ces années.

Si la baisse est moins forte aujourd'hui, elle se poursuit néanmoins. À La Réunion, les tarifs n'ont pas augmenté malgré le contexte inflationniste. Nous n'avons pas augmenté nos offres et la facture moyenne réunionnaise continue de baisser. Donc, l'effet demeure dans le temps. Avant notre lancement sur le marché réunionnais, la concurrence était limitée, avec un acteur historique qui occupait une forte position. Les usages étaient très limités, avec beaucoup de forfaits où la voix et le SMS étaient limités et la plupart des forfaits datas étaient limités autour d'un giga. On avait aussi une proportion élevée d'offres avec engagement et prépayées.

Depuis notre lancement, les usages ont explosé. La voix a fait 40 % dès la première année de notre lancement. C'était à peu près quatre fois plus que ce que l'on constatait dans les autres territoires ultramarins. Ça a été aussi la plus forte croissance des usages de données, avec plus de 700 % constatés entre 2015 et 2018. Nous avons vu une nouvelle dynamique concurrentielle. La croissance du secteur est repartie. Les derniers chiffres de l'Arcep montrent que le secteur enregistre aujourd'hui une croissance de 2,5 %, alors qu'elle était au préalable plutôt atone. Nous voyons que cela a servi aussi au déploiement des infrastructures, puisque le territoire réunionnais a été l'un des premiers territoires ultramarins à être couvert globalement par la 4G.

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