M. le rapporteur, je comprends votre question. Nous sommes dans le hard discount, c'est-à-dire que nous ne vendons pas de marques. Nous avons par exemple une enseigne Naturalia, qui vend des produits biologiques. Nous allons directement chez le fournisseur et nous déplaçons directement des produits dans nos magasins. Il n'y a pas de ristourne arrière et nous négocions très peu sur les marques. Dans certains de nos magasins, nous avons des marques nationales et nous achetons quelquefois chez des grossistes locaux, des agents de marques, qui ne sont pas exclusifs mais qui approvisionnent nos points de vente localement.
Dans notre métier du hard discount, nous ne demandons pas de ristourne, nous pratiquons le quadruple net sur toute la chaîne. Nous allons voir un fabricant pour qu'il produise pour nous et nous lui demandons d'enlever les coûts de mise en marché : nous ne voulons payer que le coût de fabrication. Par conséquent, puisque nous demandons le prix le plus tiré pour notre propre marque, le fournisseur ne nous fait pas de ristourne.
Parfois, nous regroupons les produits en métropole dans des stocks, parfois nous faisons du « direct usine » lorsqu'il s'agit de gros volumes. Parmi les couts, figurent les coûts d'empotage, les coûts de regroupement dans des entrepôts et plateformes nationales. Parfois, ces derniers font partie du groupe dont nous sommes partenaires, parfois ce sont des entrepôts de prestataires. Par exemple, sur le congelé, nous avons des stocks aux Pays-Bas.
En résumé, les filières sont très différentes. L'entreprise de transit avec laquelle nous opérons travaille à 70 % pour notre groupe, mais elle ne fait pas tout le volume du groupe. Dans certains pays, nous avons en effet des transitaires plus performants. Dans la logistique, nous avons deux hectares d'entrepôts, mais nous prestons aussi chez des prestataires logistiques spécialisés, en fonction de l'intérêt économique, pour réduire les coûts.
Les gens pensent souvent qu'il existe une accumulation de marges. S'il existait un endroit de la chaîne où la marge était confortable, tout le monde serait concurrent dans ce secteur. Je peux vous assurer que la compétition économique est réelle. Quand j'ai lancé mon entreprise, il existait douze acteurs économiques. J'ai travaillé chez Reynoird, qui a depuis disparu, mais à l'époque ce groupe avait 70 % de parts de marché. J'ai travaillé et beaucoup appris avec de grands commerçant martiniquais, dont M. Roseau. Son activité a ensuite rencontré des difficultés. Il y a dix ans, le grand groupe de la distribution n'était pas le groupe GBH, mais le groupe Ho Hio Hen, avec 4 hypermarchés aux Antilles-Guyane et 70 Ecomax. Le groupe Ho Hio Hen a lui aussi éprouvé des difficultés, alors que M. Ho Hio Hen est un excellent commerçant. En résumé, j'ai vu disparaître un grand nombre d'entreprises. La concurrence est réelle et de nouveaux acteurs s'implantent.