C'est avec beaucoup d'intérêt que nous suivons les travaux de votre commission d'enquête sur le coût de la vie dans nos collectivités. Nous sommes très heureux d'avoir été invités pour apporter notre contribution à ce dossier essentiel pour les Martiniquais, comme pour tous nos compatriotes d'outre-mer.
Notre entreprise a deux principales branches d'activités. La première est historiquement le recrutement et l'intérim. Nous sommes implantés aux Antilles, en Guyane et dans l'océan Indien (Réunion et Mayotte). Notre deuxième branche d'activité est aujourd'hui la plus importante, il s'agit de la distribution alimentaire. Nous sommes spécialisés dans le hard discount (politique de rabais conséquents), et présents principalement en Martinique, en Guyane et en Belgique, avec l'enseigne Leader Price.
Depuis une dizaine d'années, nous avons aussi créé nos propres enseignes : Caraïbe Price sont des supermarchés discount et Mégastock, des clubs entrepôts. Notre présentation s'effectuera en deux parties : d'une part, nous détaillerons notre activité ; d'autre part, nous répondrons aux reproches qui sont souvent effectués à l'encontre des distributeurs alimentaires. On nous reproche souvent un manque de transparence et parfois de la dissimulation ou de l'opacité.
De notre côté, nous souhaitons vous transmettre le maximum d'informations de manière synthétique. Cela vous permettra de revenir ensuite sur les sujets que vous souhaiterez approfondir. Dans un second temps, je vous soumettrai quatre propositions concrètes pour baisser les prix en outre-mer : deux propositions à court terme, indispensables ; et deux propositions à long terme, qui sont nécessaires pour opérer un profond changement.
Le dossier de la vie chère constitue réellement ma préoccupation depuis trente-cinq ans. En 1986, j'ai voulu ouvrir un supermarché discount, activité qui n'existait pas alors sur notre territoire, à Rivière-Salée en Martinique, pour faire baisser les prix. Nous avons rencontré de nombreuses difficultés et cette expérience s'est finalement soldée par un échec. J'ai personnellement connu plusieurs échecs et j'ai beaucoup appris dans ces difficultés.
En 1988, j'étais directeur du développement du groupe Primistères Reynoird, qui exploitait en Martinique les enseignes Prisunic, Mammouth, Match et Cora. Ce groupe détenait à l'époque 70 % des parts de marché aux Antilles-Guyane. Dans le cadre de mes responsabilités, je recommandais fortement de lancer le hard discount, qui venait alors d'arriver dans le nord de la France, avec l'enseigne Aldi. Je considérais en effet qu'il s'agissait d'une nécessité pour nos territoires. Le projet était en cours de lancement quad le conseil d'administration a brusquement tout annulé, me conduisant à démissionner.
Six ans plus tard, en 1994, nous avons ouvert le premier magasin hard discount aux Antilles-Guyane, à l'enseigne Leader Price. Ce fut très difficile d'obtenir des autorisations et le financement a été très compliqué. Nous avions peu de fournisseurs lors de l'ouverture. J'ai aussi dû aller en justice et gagner un procès pour continuer à exploiter mon premier magasin. Nous savons donc d'où nous venons. Le combat pour les prix bas n'est pas une simple ambition, mais notre raison d'être et notre ADN. Je cède la parole à M. Raphael Sanchez qui va, dans une grande transparence, évoquer nos techniques métier qui nous permettent d'être les moins chers depuis trente ans, en faisant le parallèle avec le modèle économique de nos concurrents, principalement les hypermarchés.