L'approvisionnement de nos magasins est assuré de plusieurs façons, comme je l'indiquais. Une partie de cet approvisionnement est assurée par des importations directes. Nos magasins importent, selon les données de l'année 2022, 35 % de nos approvisionnements. Cette importation directe concerne principalement des produits à forte rotation, qui correspondent à des volumes élevés. En tant que franchisés Carrefour, nous importons aussi des produits de la marque de distributeur et des premiers prix. Ces importations de produits dans des volumes importants nécessitent de disposer d'espaces de stockage plus importants, ce qui est plus coûteux en termes d'immobilier logistique. C'est la raison pour laquelle nous nous concentrons sur les gros volumes : il n'est pas possible de tout importer.
L'autre partie de nos approvisionnements est effectuée auprès de fournisseurs locaux, parmi lesquels se trouvent des importateurs locaux. Cela représente 37 % de nos achats.
Enfin, 28 % de nos achats sont effectués auprès de producteurs et d'industriels locaux, pour des produits locaux.
Nous maîtrisons une partie de notre circuit « amont », notamment avec les importations directes. On peut parler, de ce point de vue, d'intégration verticale. Cela nous permet de réaliser des économies sur les coûts et les prix de revient. Nous nous efforçons toujours de répercuter ces coûts sur le consommateur final.
Il existe aussi une forme d'intégration vis-à-vis de la production locale. Nous avons ainsi créé, il y a quelques années, une ferme agricole, car il était très compliqué d'approvisionner nos magasins de Tahiti en certains fruits et légumes, notamment la tomate et la salade. Là aussi, il existe un protectionnisme qu'il faut souligner : l'importation de tomates est interdite. À une certaine période, nous n'avions plus de tomates dans nos magasins. Lorsque nous en avions, la tomate (pour laquelle nous nous approvisionnions auprès de producteurs locaux) était vendue à un prix astronomique. La marge étant réglementée, comme pour tous les produits classés PPN (produits de première nécessité), nous vendions la tomate à plus de sept ou huit euros le kilogramme dans nos magasins.
Nous avons décidé de prendre le taureau par les cornes en créant cette ferme agricole, dans laquelle nous avons investi beaucoup d'argent. L'objectif est de maîtriser la filière au moins pour la tomate, la salade et certains autres produits. Cela nous garantit une disponibilité quotidienne et permanente de ces produits dans nos magasins. Cela nous permet surtout de proposer un prix très inférieur à celui qui prévalait antérieurement. Lorsque nous avons commencé à vendre la tomate, nous étions en dessous de cinq euros le kilo, ce qui représentait une baisse de prix de 30 % à 40 %, voire 50 %. Détenir cette ferme nous assure aussi une bonne qualité sanitaire de ces produits. C'est également très important, car la plupart des produits que l'on nous vendait contenaient des quantités très élevées de pesticides. Nous pratiquons dans cette ferme une agriculture raisonnée et responsable.
Toutes ces formes d'approvisionnement, en importation ou en production locale, représentent en effet une forme d'intégration verticale, ce qui nous permet d'améliorer nos prix de revient et de répercuter ces moindres coûts sur le prix final au consommateur.