Je rappellerai que la BAF, pour un quarante pieds, s'établit à 900 euros. L'aide de 750 euros n'a même pas neutralisé le coût de la BAF. Il est en train de baisser puisqu'au deuxième trimestre 2023, il passera à 794 ou 796 euros. Il n'empêche que la mesure annoncée par la CMA CGM de 750 euros est valable jusqu'en 2023. Vous voyez qu'à chaque fois, nous sommes sur des sujets qui peuvent être ponctuels, comme c'est le cas de cette aide et de la BAF qui fluctue, mais jamais sur des questions d'approche structurelle. Il pourrait être pertinent de rentrer dans ce détail. Vous avez posé des questions sur lesquelles nous ferons preuve de transparence. J'aimerais, si cela est possible, avoir aussi de la transparence sur la constitution de la BAF. Nous parlons de 900 euros de BAF sur 5 000 euros et nous ne savons jamais comment cette taxe est calculée. Personne ne le sait. Sur les quatorze éléments, nous en maîtrisons trois parce que nous sommes en fait le donneur d'ordres sur ces éléments, indispensables au processus. Nombre d'autres éléments ne sont jamais analysés et questionnés, alors qu'ils représentent une part beaucoup plus importante.
Je réponds enfin à la question sur la production locale. De façon générale, elle est structurée, c'est-à-dire qu'il existe un certain nombre de coopératives ou d'intermédiaires par lesquels nous achetons cette production locale. Les coopératives intègrent le prix d'achat aux producteurs ainsi que les éléments de son fonctionnement. Lorsque nous achetons de la marchandise, en tout cas sur les filières animales, un peu moins sur les filières végétales parce qu'elles sont un peu moins structurées, nous passons par des coopératives qui nous revendent à un prix supérieur au prix d'achat aux producteurs.
J'ai rencontré la semaine dernière un éleveur de la commune du Vauclin, qui est prêt à me vendre cinq agneaux par semaine toute l'année, ce qui représente environ deux cent cinquante agneaux. Nous cherchons de l'agneau local depuis cinq ans. Je pense que c'est sur ce genre de problématiques qu'il faut se pencher. Vous avez un vendeur qui vend le fruit de sa production, qui emploie des salariés et qui a du mal à trouver des débouchés, parce qu'aujourd'hui, il est difficile de connecter la grande distribution à un certain nombre d'éleveurs ou de producteurs, même via les coopératives, d'où l'importance de structurer les filières. Lorsqu'on veut aborder ces sujets, il faut le faire sur le terrain, au regard des problématiques rencontrées par les producteurs, les éleveurs et les distributeurs.