Tout le propos que nous tenons depuis le début de cette audition vise à expliquer que nous ne faisons pas d'accumulation de marges, mais que, hélas, nous accumulons des charges liées à des contraintes d'approvisionnement compliquées contre lesquelles nous ne trouvons pas de solution. La Martinique est loin de la métropole. Ces contraintes sont structurelles et elles perdureront.
Les marges arrière existent dans la grande distribution, bien sûr, mais elles sont reversées aux magasins intégralement. Nos magasins, sans les marges arrière auxquelles elles ont droit, seraient tous fermés. Aucun n'a, en marge avant, suffisamment de marge pour vivre. On dit globalement qu'un hypermarché a besoin de 22 à 24 % de marge pour fonctionner. Ce n'est pas la marge au prix de vente, ce sont aussi ces marges arrière. C'est l'intégralité de ces recettes qui font 23 à 24 % et avec lesquelles il faut payer ses charges, ses collaborateurs, son loyer et les amortissements du magasin. Les marges arrière sont reversées.
La CMA CGM accorde 750 euros de remise. C'est très bien. La difficulté, c'est que dans le même temps, le facteur d'ajustement de soute, la fameuse BAF (Bunker adjustment factor), cette surcharge de carburant instaurée par les compagnies maritimes il y a quelques années et qui varie en fonction du prix du pétrole, a augmenté dans les mêmes proportions ou quasiment. À la fin, le coût payé aux compagnies maritimes, qui inclut aussi le fret, n'a pas baissé.