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Intervention de Stéphane Hayot

Réunion du mercredi 17 mai 2023 à 14h00
Commission d'enquête sur le coût de la vie dans les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la constitution

Stéphane Hayot, directeur général du Groupe Bernard Hayot :

Madame la députée, dire que nous pourrions représenter 43 % des dépenses à La Réunion n'est pas raisonnable, ni sérieux, ni possible. Je crois que nous représentons moins de 2 % des emplois salariés privés à La Réunion. Je suis certain qu'avec moins de 2 % des salariés, nous ne pouvons pas représenter 43 %. En réalité, les proportions sont beaucoup plus faibles. Il y a des quantités de secteurs dans lesquels nous ne sommes pas et des secteurs très importants qui représentent une part de la dépense du consommateur très élevée.

Monsieur le député, vous m'avez demandé les parts de marché de la distribution en Guadeloupe. En 2009, l'Autorité de la concurrence indiquait que le premier groupe en Guadeloupe était le groupe Cora, qui avait racheté les magasins Primistères Reynoird. Il avait 39,4 % de parts de marché. Le troisième groupe en 2009, c'était nous et nous avions 14,4 % de parts de marché. Nous sommes aujourd'hui en quatrième position, c'est-à-dire que nous avons perdu une place en Guadeloupe, à 12,6 % de parts de marché. En réalité, c'est assez logique avec un hypermarché et deux supermarchés pour l'ensemble du marché guadeloupéen. En 2009, un acteur avait 40 % de parts de marché et aujourd'hui, vous avez un acteur à 19 %, un deuxième à 19 %, un troisième à 19 %, un quatrième à 13 %, un cinquième qui n'était pas présent et qui est un nouvel acteur, le groupe Parfait, à 9 %. Le marché s'est considérablement déconcentré. C'est très important.

J'ai beaucoup entendu qu'au fond, la commission, et notamment dans ses échanges avec l'Autorité de la concurrence ou la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), disait que l'outre-mer était important, qu'il fallait le surveiller du fait qu'il ne cessait de se concentrer. Ce n'est pas vrai. Les marchés se déconcentrent. Ce que j'ai dit pour la Guadeloupe est vrai pour La Réunion, où Casino avait 34 % de parts de marché. Nous sommes aujourd'hui leaders à La Réunion, mais avec 26,8 % de parts de marché. En Guyane, le groupe Cora était presque le seul acteur. En 2009, il y avait Cora et, c'est une particularité de la Guyane, une petite distribution excessivement dynamique et performante, composée de magasins souvent tenus par des Chinois remarquables, apportant énormément de services à leur clientèle. Aujourd'hui, le leader du marché en Guyane est Jan Du. Il a à peine plus de quarante ans et réalise 31 % de parts de marché avec l'enseigne U. Le deuxième acteur, c'est le groupe CréO de M. Fabre qui a développé les enseignes Leader Price et Caraïbe Price. Nous sommes le troisième acteur en Guyane, avec 19,7 % de parts de marché. Nous n'y étions pas en 2009. C'est typiquement un marché où la concurrence a considérablement augmenté. Il n'empêche que ce secteur de la petite distribution dont je parlais en Guyane pèse encore aujourd'hui 50 % de parts de marché dans l'alimentaire, composé de beaucoup de petits magasins.

Les marchés de l'alimentaire se sont beaucoup déconcentrés à La Réunion, à la Guadeloupe et en Guyane. À la Martinique, ils étaient déjà équilibrés en 2009 et ils le sont encore aujourd'hui avec nous. Nous détenons 25 % de parts de marché, le groupe Fabre 23 %, le groupe Parfait 22 %, le groupe SAFO 11 %. Ces parts de marché que je vous donne sont les parts de marché en mètres carrés, je ne connais pas le chiffre d'affaires de mes concurrents, mais nous faisons les mêmes métiers et avons à peu près les mêmes performances.

Dans le secteur automobile, nous avons entre 30 et 40 % de parts de marché, mais en réalité, le consommateur est parfaitement libre, il a la possibilité d'acheter où il veut. Il peut acheter une Renault chez nous, ou une Peugeot ou une Toyota chez un autre. Le client qui ne souhaite pas acheter une Renault chez nous peut l'importer directement. Nous avons en tout cas l'obligation d'entretenir sa voiture comme s'il l'avait achetée chez nous.

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