Le modèle économique de l'AFD est un peu plus complexe que ce que vous avez décrit. Le capital de l'AFD appartient aux Français et à l'État. Les ressources que vous nous votez chaque année nous permettent d'effecteur des dons ou de réduire le taux des prêts que nous accordons à nos partenaires. Une grande partie des financements de l'AFD sont des financements de marché : nous levons des obligations sur les marchés financiers, que nous prêtons ensuite, grâce à la note de crédit de la France. Il ne s'agit donc pas de l'argent du contribuable. Cet objet permet d'optimiser la ressource budgétaire.
La décision du déliement de l'aide française a été prise par le gouvernement français en 2000. Elle a eu de grands bénéfices car elle nous a permis d'entrer dans des coopérations internationales avec les autres banques publiques et les autres agences de développement, comme nulle autre institution nationale. Par exemple, l'AFD est devenue le premier partenaire mondial de la Banque mondiale en cofinancement de projets.
Si l'on raisonne dans l'intérêt de la France et des entreprises françaises, cela signifie que les projets sont bien plus importants. Vaut-il mieux qu'une entreprise ait l'assurance de gagner 100 % de 10 ou 50 % de 100 ? J'ai récemment rencontré M. Roux de Bézieux. Ce choix est discuté régulièrement mais il n'est pas contesté par les entreprises françaises.
Naturellement, une très grande partie des financements de l'AFD sont gagnés par les entreprises locales. Sur la partie faisant l'objet d'appels d'offres internationaux, 90 % de ces financements sont remportés soit par des entreprises françaises – pour plus de 50 % –, soit par des entreprises européennes, soit par des entreprises locales. Nous servons donc également l'économie nationale par notre activité de développement.