Monsieur Lecoq, j'ai assisté hier à une conférence interparlementaire à Bruxelles, où nous avons entendu un très brillant et vif plaidoyer de la ministre des affaires étrangères du Sénégal. Je suis intervenu avec un souci d'équilibre assez prononcé pour dire que nous étions soucieux de voir le Sénégal rester fidèle à la ligne démocratique pluraliste dont il a été la vitrine en Afrique au cours des quarante dernières années. J'ai également mentionné le souci des Français de ne pas intervenir car notre prétention à dire un peu partout ce qui est bien et ce qui est mal nous expose beaucoup, comme on l'a vu en Afrique. L'attitude que j'ai défendue était que nous formulions des vœux pour que l'ordre démocratique soit maintenu au Sénégal mais que nous nous gardions bien d'adopter une position qui serait rapidement qualifiée de paternaliste par des gens qui sont prompts à nous décerner ce mandat. De manière générale, la conférence interparlementaire européenne a témoigné d'une assez grande inquiétude devant l'évolution du Sénégal.