Le personnel et l'organisation des établissements hospitaliers ont été mis à rude épreuve pendant l'épidémie de covid, alors même que leur santé n'était pas au beau fixe auparavant. Depuis lors, nous devons faire face à une fatigue, voire à un épuisement, qui entraîne une fuite des soignants non pas vers d'autres secteurs du soin, mais vers d'autres horizons. Le Ségur a permis d'apporter du matériel, de rénover des locaux, d'améliorer la gouvernance et de revaloriser les salaires, mais pas d'arrêter l'hémorragie. Les places vacantes dans les instituts de formation, les postes vacants dans les établissements, les problèmes de recrutement, le manque d'attractivité, les installations insuffisantes de médecins en milieu rural malgré les incitations financières entraînent des fermetures de lits. Les patients se reportent vers les urgences, seul lieu accessible et gratuit, ce qui sature totalement le système hospitalier, et cela depuis de nombreuses années. Vos propositions – pour une orientation plus adaptée des patients, un travail complémentaire de la part des différents secteurs, un partage de l'activité, une reconnaissance de la pénibilité dans l'exercice professionnel et des augmentations de salaire – peuvent-elles être efficaces, qu'elles soient temporaires ou pérennes ? Suffiront-elles pour améliorer l'accès aux soins et sa continuité, tout en soutenant les professionnels dans cette période difficile ?
Le secteur de la santé mentale est lui aussi en difficulté du fait de l'augmentation de la demande de soins et de la diminution de l'offre. Nous assistons à des fermetures de lits faute de médecins psychiatres, ce qui entraîne une répartition des patients à l'échelle de toute la région. Quelles mesures d'accompagnement prendre pour mieux adapter la réponse aux besoins ?