Mutatis mutandis, le sujet est comparable aux niveaux européen et français. Il faut montrer notre solidarité de manière plus organisée. Je rappelle que l'Europe représente plus de la moitié de l'aide publique au développement mondiale. Nous travaillons activement et de manière plus structurée avec la Commission depuis 2019, à travers l'initiative Global Gateway, sur les infrastructures mais aussi avec « l'équipe d'Europe », qui représente la diversité des acteurs de la politique de développement européenne.
Nous sommes la première agence à mobiliser les fonds européens : l'année dernière, nous sommes allés chercher 1,2 milliard à Bruxelles, soit la moitié de ce que vous nous votez chaque année. Nous sommes très actifs avec la Banque publique de développement allemande (KfW), notre premier partenaire européen, avec lequel nous réalisons à peu près 2 milliards d'euros de co-financements. En règle générale, 50 % des projets de l'AFD sont en co-financement avec un autre partenaire.
Le système européen est structuré. Il y a, d'une part, les banques publiques européennes de développement au sein de la plateforme Joint European Financiers for International Cooperation (JEFIC), qui regroupe l'AFD, la KfW, l'Agence espagnole pour la coopération internationale au développement, la Caisse des dépôts italienne et la banque de développement polonaise BGK. Il y a d'autre part le réseau des institutions financières de développement européennes, auquel participe notre filiale Proparco, qui sont spécialisées dans le financement des entreprises du secteur privé à l'étranger. Le troisième pilier, que préside cette année le directeur général d'Expertise France, est lié aux agences de dons et s'appelle le « réseau des praticiens ».
Maintenant que le système européen est bien structuré, il importe de faire travailler les institutions ensemble.