Intervention de Rémy Rioux

Réunion du mercredi 28 juin 2023 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement :

Lors de mon introduction, j'ai oublié de préciser que le conseil présidentiel de développement a beaucoup insisté sur la question de la vulnérabilité et la manière dont nous sommes capables d'apporter une garantie aux pays les plus pauvres et ceux qui sont le plus impactés par le changement climatique. Il s'agit d'allouer une partie des moyens que vous nous confiez aux biens publics mondiaux. Cette répartition entre garanties financières accordées aux pays les plus vulnérables et lutte contre le changement climatique figurait dans le narratif du sommet la semaine dernière. Elle entraînera aussi des conséquences sur le pilotage de l'agence et en particulier son action pour le climat. Grace à l'accord de paris de 2015, l'agence a pris un rôle significatif dans les sujets climatiques sur le plan international, en avance par rapport aux banques multilatérales et transnationales.

Cet investissement, que nous menons depuis dix ans dans les projets de réduction des émissions et d'adaptation, représente 30 % des 6 milliards que nous consacrons au climat chaque année. Nous avons multiplié par quatre ces financements depuis l'accord de Paris. Cette accumulation, en lien avec la technologie des entreprises françaises dans ce domaine, contribue à créer un avantage comparatif diplomatique, économique et financier pour notre pays. Nous tenons des comptes précis à votre disposition dans ces domaines.

Nous avons beaucoup travaillé sur le sujet du criblage depuis trois ans. Le Conseil d'État a malheureusement annulé la solution qui avait été trouvée par le Gouvernement. Il est demandé au directeur général de l'AFD de concilier sa mission de développement et sa mission de lutte contre le blanchiment et de financement du terrorisme. Il m'est donc demandé de me débrouiller avec la contradiction, de fait, entre deux politiques publiques. L'objet qui matérialise cette contradiction porte sur notre capacité à réaliser du cash transfer dans des zones de crise pour atteindre plus vite les populations défavorisées et qui ont besoin de soutien immédiat. Nous avons besoin de sécurité juridique sur ces sujets très lourds.

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