Le FMI et la Banque mondiale étaient au cœur de la discussion lors du sommet de la semaine dernière. Ce duo a moins bien fonctionné ces dernières années et souffre d'un certain déficit de légitimité. Le sommet constituait aussi une incitation à replacer ces institutions dans leur puissance et leur rôle multilatéral, pour éviter une fragmentation. Cela suppose que ces deux institutions jouent un rôle collectif d'incitation et de mobilisation. Le sujet de leur gouvernance a également été posé par les pays du Sud lors du sommet. À institutions existantes, je pense que nous pouvons faire beaucoup mieux et nous y travaillons.
La Cour des comptes émet de nombreux rapports excellents ces derniers temps, dont un sur le parangonnage entre les différents pays jouant un rôle majeur dans la politique de développement. Un autre rapport émet des recommandations sur l'AFD et les organisations de la société civile. Vous savez l'effort que nous accomplissons : nous avons multiplié par cinq les financements de l'agence qui passent par la société civile, soit environ 400 millions d'euros. Le modèle de l'AFD est effectivement différent d'autres modèles mais cela s'explique aussi par la part des prêts dans la politique de développement française, qui rend ce canal plus difficile.
Les banques publiques peuvent gérer des mandats en dons, comme l'agence le fait à titre subsidiaire. Il ne faut pas opposer les agences et les banques mais les inciter à aller dans les secteurs sociaux. Nous y œuvrons notamment dans Finance en commun, où nous avons rassemblé un grand nombre de ces institutions. La Covid a grandement accéléré cette prise de conscience.