Nous auditionnons ce matin M. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD), dont la reconduction pour un troisième mandat à la tête de cet opérateur a fait l'objet d'un avis favorable de notre commission, juste avant l'ouverture de notre session ordinaire. Monsieur le directeur général, je vous souhaite la bienvenue devant notre commission pour votre première prise de parole publique devant nous depuis votre reconduction.
Lors de votre « grand oral », le 13 septembre dernier, vous vous étiez engagé à revenir régulièrement devant cette commission pour présenter l'action de l'AFD et vos résultats. Cette audition s'inscrit dans le cadre de votre promesse et je sais que vous avez, à plusieurs reprises déjà, accédé à la demande de collègues rapporteurs désireux de vous entendre sur des sujets précis.
Depuis votre prise de fonctions à la tête de l'AFD, en 2016, celle-ci a considérablement augmenté le volume de son activité, en passant de 7 à 14 milliards d'euros par an, avec une stabilisation autour de 12 milliards d'euros depuis 2020. Chaque année, l'agence accompagne 1 100 projets de développement dans près de 130 pays. Les dons, instrument essentiel reconnu comme tel par la loi de programmation du 4 août 2021 que nous avons adoptée à l'unanimité, ont eux-aussi doublé. L'agence a ainsi en exécution quelque 12 milliards d'euros de projets en subventions, dont les deux-tiers dans les pays les moins avancés. Le bilan 2022 de l'AFD étant désormais public, je vous laisserai nous le présenter plus en détail.
Votre audition, monsieur le directeur général, intervient quelques semaines après la tenue, le 5 mai dernier, du comité présidentiel du développement et quelques jours avant – la date du 13 juillet étant évoquée – celle du comité interministériel de coopération internationale et de développement, plus connu sous l'acronyme CICID. Le précédent s'était tenu le 8 février 2018, soit bien avant la loi de 2021.
J'imagine que l'AFD, au regard de son importance dans la mise en œuvre de la politique de coopération et de développement de la France, a bien été associée à la préparation de cette échéance, ce qui n'a pas été notre cas. Nous aimerions donc vous entendre sur les grandes orientations retenues et savoir votre appréciation à leur égard.
Pour ma part, j'aimerais enfin revenir sur les trois orientations sur lesquelles vous vous étiez engagé le 13 septembre 2022. Vous aviez, en premier lieu, indiqué souhaiter rendre l'AFD capable de mieux s'adapter aux grandes évolutions géopolitiques en cours, afin de voir en « 3D » – pour diplomatie, défense et développement – les situations auxquelles notre pays doit faire face. Pouvez-vous nous dresser un premier bilan de vos initiatives en ce sens, et notamment de vos démarches en faveur de la conclusion de partenariats dans l'Indopacifique, en Amérique latine, en Asie centrale et dans les Balkans ?
Dans ce cadre, vous aviez également souligné vouloir, au cours des trois prochaines années, donner une grande priorité à nos outre-mer. À cet égard, où en est l'approfondissement de votre stratégie dite « des trois océans », rassemblant nos territoires ultramarins et leurs voisins ?
La deuxième orientation que vous aviez mentionnée consistait à faire de l'AFD la première agence 100 % objectifs de développement durable (ODD), d'ici à 2025. À cet égard, où en êtes-vous, particulièrement quelques jours après la fin du sommet pour un nouveau pacte financier mondial qui s'est tenu à Paris ? Quel bilan tirez-vous de ce sommet pour l'action de l'AFD ?
Enfin, vous aviez insisté, au titre de troisième orientation pour l'avenir proche, sur votre volonté de miser davantage sur la dimension de groupe de l'agence et de ses filiales, Proparco et Expertise France, qui comptent 3 500 collaborateurs. Votre campus à Marseille est-il devenu cette année l'université du groupe AFD, comme annoncé ? D'autre part, comment avez-vous décliné votre souhait de communiquer de façon beaucoup plus active sur les actions de développement de la France, en direction du grand public comme à l'étranger ?
Vous le voyez, monsieur le directeur général, les sujets d'intérêt de notre commission pour l'agence que vous dirigez ne manquent pas. Je vous laisse sans plus attendre la parole, puis les collègues vous poseront leurs questions, auxquelles vous répondrez de manière consécutive et immédiate.