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Intervention de Cyrille Isaac-Sibille

Réunion du mardi 2 août 2022 à 21h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCyrille Isaac-Sibille :

Monsieur le ministre, dans votre mission « flash », vous avez apporté un éclairage bienvenu sur le niveau de tension de nos services d'urgences, ainsi qu'une boîte à outils et des pistes de travail pour remédier aux difficultés. Vous faites état, dans votre rapport, d'un déficit de l'offre de soins, d'une pénurie de médecins urgentistes et de recours inappropriés aux urgences comme principales causes de la crise.

En sus des mesures temporaires que vous proposez, ce constat nous invite à réfléchir, sur le long terme, à la place d'un système de soins non programmés et urgents pour des pathologies n'engageant pas le pronostic vital tout en nécessitant un plateau technique léger. Si les patients se tournent vers les urgences pour de telles pathologies, en dépit des longues heures d'attente, c'est d'abord parce que l'offre de ville n'est pas outillée ; c'est ensuite parce que les urgences offrent souplesse et facilité en l'absence de contraintes horaires ; c'est enfin parce que le patient est certain, à l'issue de l'attente, de bénéficier d'examens complémentaires sur place, d'un avis spécialisé et, si nécessaire, d'un diagnostic précis et d'une prise en charge complète, grâce aux plateaux techniques dont disposent ces structures, qui évitent de nombreux allers-retours entre différents professionnels de santé. Si l'un de nous, ce soir, est victime d'une chute entraînant une plaie au genou et une incapacité à se relever, il sera dirigé vers un service d'urgences alors même que la médecine de ville peut prendre en charge ces pathologies.

Depuis 2019, je défends une solution, travaillée avec Jean-Yves Grall, à ce problème des soins non programmés n'engageant pas le pronostic vital. Nous pouvons pérenniser les structures dédiées à ces prises en charge grâce une identification et à une labellisation : il s'agit des points d'accueil pour soins immédiats, qui existent sous diverses dénominations dans plusieurs territoires. Des médecins de ville y disposent d'un plateau technique minimal, comprenant des services de radiologie, de biologie et du matériel permettant d'administrer des soins tels que les sutures et les immobilisations.

La proposition de loi visant à répondre à la demande des patients par la création de points d'accueil pour soins immédiats, adoptée par l'Assemblée nationale en deuxième lecture, ne demande qu'à poursuivre son chemin parlementaire. Elle permettrait de répondre à une demande pressante des patients et de résoudre des problèmes de santé grâce à une organisation territoriale moderne de la médecine.

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