La prime de partage de la valeur, en particulier, autorise le traitement différencié des salariés. Vous ne nous ferez pas oublier que, d'après l'Insee, 30 % du montant des primes Macron versées en 2022, soit quelque 1,5 milliard d'euros, ont remplacé de vraies augmentations de salaires.
Contrairement à une hausse de salaire, sur laquelle on ne peut pas revenir, une prime n'est pas pérenne, son versement est aléatoire.
Or dans le contexte inflationniste actuel, les salariés ont un réel besoin de stabilité et de sécurité financière. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les salariés de Disneyland Paris revendiquent une augmentation, somme toute assez raisonnable, de 200 euros net par mois. Comment manger à sa faim et se loger décemment sans stabilité ni sécurité financière ?
Il est incompréhensible qu'aucun plafond de versement ne soit prévu pour la prime de partage de la valeur : nous souhaitons au minimum qu'il y en ait un. Nous proposons qu'il soit égal à deux Smic. L'argent disponible devra être utilisé en priorité absolue pour augmenter les revenus des classes populaires et moyennes, frappées par l'inflation, plutôt que pour exonérer de cotisations des salariés gagnant plus de deux fois le Smic. Rappelons que ces cotisations alimentent notre précieuse sécurité sociale et permettent notamment de financer les retraites. Mais il est vrai que vous ne jurez que par la retraite par capitalisation ; d'ailleurs – quel hasard ! –, vous donnez la possibilité de placer la prime de partage de la valeur dans un plan d'épargne retraite. Chers collègues, servez-vous l'intérêt du pays ou celui des banques ?