De manière plus générale, nous regrettons que le texte n'aille pas plus loin dans la valorisation de cet engagement en matière de parcours professionnel et de formation.
Puisque nous abordons la question des moyens, les sapeurs-pompiers soulignent entre autres exemples l'insuffisance du parc de camions-citernes forestiers. Ils chiffrent les besoins à 10 000 camions contre 3 700 actuellement. Avec un coût unitaire moyen de 300 000 euros, cet investissement sera hors de portée pour les Sdis. Le chef de l'État a promis des moyens supplémentaires d'investissement à hauteur de 150 millions d'euros, soit à peine 10 % de l'investissement dans les seuls camions-citernes. Il est donc indispensable de nous doter d'une programmation financière autrement ambitieuse.
Sur le terrain de la prévention aussi, les moyens manquent, comme en témoigne le recul préoccupant du service public forestier alors que les surfaces de forêt à gérer par chaque agent de l'ONF ont doublé en vingt ans, au détriment des missions de surveillance de départs de feu, de suivi sanitaire des peuplements et de contrôle de l'application de la réglementation.
En conclusion, si le présent texte comporte des avancées et fait un premier pas dans la bonne direction, la balle est maintenant dans le camp de l'exécutif, qui se doit de doter les Sdis, l'ONF, mais aussi le CNPF ou encore Météo-France des moyens matériels et humains nécessaires à l'accomplissement de leurs missions.
Plus fondamentalement, la sécurité civile et la gestion des crises méritent un ministère, une idée que je défends avec mon collègue Pierre Morel-À-L'Huissier afin, entre autres, d'anticiper de façon plus efficace les incendies qui sont amenés à se multiplier, d'apporter des réponses à la crise du volontariat et de garantir la survie de notre modèle unique.