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Intervention de Pierre Meurin

Réunion du mercredi 27 juillet 2022 à 16h50
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Meurin :

Merci, madame la secrétaire d'État, d'être venue échanger avec nous. Je tiens avant toute chose à rendre hommage au pompier dont nous apprenons le décès. J'ai également une pensée pour sa famille.

Cette année, près de 40 000 hectares de forêt ont été détruits, et la saison des feux n'est pas terminée. Mon département, le Gard, est particulièrement touché. En comparaison, de 2006 à 2021, moins de dix hectares ont brûlé en moyenne chaque année. Inutile de dire que notre politique de gestion des feux de forêt doit être renforcée. Il faut davantage de prévention, de moyens et de réactivité.

Il y a un an, la mission « flash » sur la prévention des incendies de forêt et de végétation préconisait plusieurs mesures. Comptez-vous les appliquer ? Je pense notamment à la simplification de l'obligation légale de débroussaillement et de son application, au renforcement de la communication nationale – sachant que 80 % des incendies sont d'origine humaine –, à l'implication accrue des collectivités territoriales et à la gestion plus durable des espaces et lisières forestières. Vous avez évoqué certaines de ces pistes.

Je me réjouis que notre commission auditionne prochainement le président du conseil d'administration et le directeur général de l'ONF. Le gouvernement de M. Macron a supprimé de nombreux postes de gardes forestiers, pourtant indispensables à la prévention des incendies.

J'en viens aux moyens dont dispose la sécurité civile pour lutter contre les feux de forêt. Il est stupéfiant de découvrir qu'au moment où les feux se sont déclenchés en Gironde, les dix-neuf bombardiers d'eau – basés à Nîmes, non loin de ma circonscription – n'étaient pas tous opérationnels. Ces appareils pâtissent depuis trop longtemps d'une politique de restriction budgétaire. Au début des incendies, sur douze Canadair, huit seulement étaient disponibles ; aujourd'hui, onze le seraient. Sur les sept Dash, seuls cinq étaient opérationnels. En cause : des pannes récurrentes, qui ne sont pas forcément réparées par le fournisseur de pièces détachées. Un pilote de Canadair l'a relevé, évoquant Sabena Technics : « La France paie des millions d'euros à cette société pour un contrat qui stipule que tous nos avions doivent être prêts à décoller en permanence. Mais, dans les faits, ce n'est jamais le cas. » Qu'en est-il exactement ?

Le Président de la République a annoncé l'acquisition de nouveaux Canadair, dans le cadre d'une flotte européenne. Or je pense que la sécurité civile doit rester une prérogative nationale. Si des moyens supplémentaires sont bienvenus, le rajeunissement de notre flotte est une priorité.

M. Macron a également annoncé qu'il fallait redéployer une stratégie industrielle et rebâtir une filière de construction d'avions, afin de disposer d'une souveraineté en la matière et d'augmenter la capacité de notre flotte. Pourriez-vous nous en dire davantage à ce sujet ? Quelles sont votre vision et votre stratégie à court, moyen et long terme ?

Vous pourrez compter sur notre participation et sur nos échanges pour vous aider dans la voie du bien commun.

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