Nous auditionnons cet après-midi Mme Bérangère Couillard, secrétaire d'État chargée de l'écologie, au sujet des incendies de forêts. Je vous remercie, madame la secrétaire d'État, d'avoir accepté notre invitation et de vous être rendue disponible dans de si brefs délais.
Nous nous accorderons tous à dire que le dérèglement climatique est plus que jamais présent dans notre quotidien. Notre pays doit désormais faire face à ce que nous redoutions tous : le déclenchement de mégafeux. La situation en Gironde, avec les incendies de La Teste-de-Buch et de Landiras, est terrible : plus de 20 000 hectares sont partis en fumée, en dépit des efforts surhumains déployés par les services d'incendie et de secours. Ceux-ci méritent toute notre gratitude et notre reconnaissance pour le travail qu'ils accomplissent en luttant contre le feu pied à pied, presque arbre par arbre. Vous vous êtes d'ailleurs rendue sur le terrain pour les saluer.
Grâce à ce travail remarquable et à l'investissement de chacun, nous avons heureusement pu éviter le pire, en ne déplorant aucune perte humaine parmi les habitants. Il n'a pas été possible en revanche d'empêcher les dommages aux biens. Nous sommes tous, comme ces milliers d'habitants fuyant leur habitation, sidérés par ce désastre écologique.
En marge de ces mégafeux, d'autres incendies, pour la plupart plus facilement maîtrisés, ont embrasé la Bretagne, les Bouches-du-Rhône et le Gard. Cette semaine, plusieurs centaines d'hectares ont brûlé dans l'Hérault. La situation est donc très tendue et nous sommes tous inquiets quant à ce qui pourrait se produire encore cet été.
Quel bilan peut-on d'ores et déjà établir, en particulier pour ce qui est des écosystèmes ? Lors de son déplacement en Gironde, le Président de la République a annoncé que des moyens importants seraient consentis pour rebâtir la forêt. Cette annonce est encourageante et a rassuré les populations et les forestiers ; après la maîtrise des incendies, il faudra effectivement restaurer les milieux. C'est non seulement notre poumon vert qui est en danger, mais aussi le cœur économique et social des régions concernées.
Nous devons désormais avoir à l'esprit la nécessité d'adapter nos forêts au dérèglement climatique. Cela soulève de nombreuses questions : le choix des essences replantées, les modalités d'entretien des forêts, leur exploitation, la coexistence des usagers, les aménagements et les moyens de défense nécessaires pour lutter contre les incendies. Ce drame est aussi l'occasion de mettre à plat notre politique forestière, pour la rendre plus résiliente. Notre commission souhaite, dès aujourd'hui, penser avec vous la forêt de demain.