Pour illustrer l'ampleur de la tâche qui est devant vous, j'aborderai la question de la rémunération des enseignants et de ce qu'on peut bien appeler leur déclassement salarial.
Un rapport sénatorial de 2021 montre que les enseignants français ont perdu, à euros constants, entre 15 % et 25 % de leur rémunération au cours des vingt dernières années. Le constat de l'OCDE est identique : au sein des pays développés, les enseignants français figurent parmi les moins bien payés. À qualification égale, les enseignants sont moins payés que les autres fonctionnaires de catégorie A. Ceux du premier degré, recrutés à bac + 5, et qui passent le plus de temps face à leurs élèves, sont les parents pauvres de l'éducation nationale, avec la rémunération la moins élevée.
Vous avez raison, l'éducation nationale a besoin d'un choc d'attractivité. J'appelle de mes vœux un grand plan pluriannuel de revalorisation salariale. Piliers de la République, les enseignants sont, comme l'écrivait Victor Hugo, « des jardiniers en intelligence humaine ».