L'école est le bien le plus précieux de la nation. Elle est bien souvent, dans de nombreuses communes – notamment rurales –, le principal service public de proximité, voire le seul. Une classe, une école, c'est le cœur battant d'une commune.
Je connais la difficulté de gérer la carte scolaire et je sais que la mission des directions académiques des services de l'éducation nationale (DASEN) est délicate, mais je m'interroge sur certaines fermetures des classes décidées avec une légitimité fragile. C'est le cas dans ma circonscription : la fermeture d'une classe a été annoncée dans le courant du mois de juin, à un ou deux élèves près, sans prendre en compte les inscriptions à venir, sans prendre en compte les réfugiés ukrainiens, sans prendre en compte l'ouverture d'un centre social pour les gens du voyage, sans prendre en compte la dynamique démographique ni les projets immobiliers à long terme.
Ce cadre rigide et purement comptable ne me semble plus adapté aux réalités de notre temps. Il met en tension et place en situation de sursis permanent les enseignants et les parents d'élèves. Il nuit au bien-être des élèves. Bien souvent, il met également de côté les élus locaux. Pensez-vous modifier le système actuel de révision de la carte scolaire, pour plus de pragmatisme et d'assurances à long terme, et pour fonder la réflexion sur les réalités et les cohérences du terrain ?