Monsieur le ministre, vous vous êtes exprimé pendant vingt minutes et, sans vouloir être désobligeant, je ne vois toujours pas de politique éducative dans ce que vous nous avez présenté… Les résultats sont en baisse, vous l'avez dit. Vous parlez de fracture sociale et de fracture scolaire mais, dans ce que vous proposez, il n'y a rien de tangible pour améliorer la situation.
Nous attendons donc de véritables mesures de rénovation de l'enseignement des fondamentaux. Savez-vous qu'en 1945, les élèves suivaient 366 demi-journées d'enseignement pour trente heures par semaine ? Nous en sommes à 316 demi-journées et vingt-quatre heures par semaine. Peut-être y aurait-il une piste à explorer ?
Le collège est le maillon faible de l'enseignement scolaire, tout le monde le dit, y compris François Bayrou dans un ouvrage célèbre. Envisagez-vous de le réformer, enfin ?
Quant au lycée, il devient sa propre caricature puisque le niveau en mathématiques, en baisse depuis quarante ans selon le rapport du comité de consultation sur l'enseignement des mathématiques au lycée général, n'est toujours pas une de vos priorités. La réforme Blanquer achève de discréditer l'examen terminal qu'est le baccalauréat et vous ne tranchez toujours pas entre un examen de fin d'études secondaires et un examen diplômant, permettant l'accès à l'enseignement supérieur.
Enfin, s'agissant des professeurs, vous voulez organiser une vaste consultation, mais la crise de recrutement est systémique. Vos prédécesseurs ont déjà exploré la piste des grandes consultations. Lisez donc les rapports de la commission du débat national sur l'avenir de l'école, présidée par Claude Thélot, en 2004, et celle sur l'évolution du métier d'enseignant dirigée par Marcel Pochard en 2008. Le temps n'est plus au diagnostic, monsieur le ministre ; il est à l'action.