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Intervention de Général d'armée Christian Rodriguez

Réunion du mercredi 27 juillet 2022 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général d'armée Christian Rodriguez :

Le rapport de l'IGGN fait en effet état d'une augmentation des agressions sur les gendarmes. J'en conclus à un besoin de mieux former les gendarmes pour mieux y répondre, et pour davantage faire retomber l'agressivité des personnes concernées. De plus en plus de négociateurs sont formés et engagés à cette fin. Ils y ont également formé les maires. Ce sont souvent les négociateurs qui parviennent à faire se rendre les forcenés, sans que personne ne soit blessé.

La gendarmerie doit aussi contribuer à mieux accompagner les jeunes, par exemple en acceptant de prendre davantage de cadets en stage, ou en faisant l'effort d'aller au contact des jeunes, avec les associations, même là où c'est plus difficile. Un problème d'augmentation de la fragilité psychologique, qui devrait encore s'aggraver l'année prochaine, se pose également. Je n'ai pas de solution à cet égard, hormis apprendre aux gendarmes comment maîtriser quelqu'un en limitant les risques pour lui comme pour eux.

Le DGE a été mal compris. Il n'est pas lié à la DTT, mais vise à réduire le nombre de patrouilles de nuit là où elles ne sont pas requises. Pour éviter de mettre 40 minutes à intervenir, les voitures doivent être situées là où les risques sont réels, car il n'est pas possible d'occuper 95 % du territoire à 100 000 gendarmes. En cas de problème à un endroit où il était peu probable, il faudra réveiller les gendarmes locaux pour qu'ils interviennent.

J'examinerai la situation des effectifs dans le Rhône, et je déterminerai plus généralement quels départements sont en sous-effectifs, afin de vous en faire part, Monsieur le président, et de procéder aux corrections requises. Comme je l'expliquais, la situation devrait être rétablie au 1er septembre.

Une fois porté à 50 000, le nombre des réservistes devrait être suffisant : le nombre de réservistes employés par jour pourra ainsi être porté de 3 000 actuellement à 4 000 ou 5 000. Par ailleurs, les réservistes peuvent être employés jusqu'à 180 jours par an (et même au-delà pour certains), et non seulement 30, en fonction de leur disponibilité. Les étudiants notamment nous consacrent beaucoup de temps durant leurs vacances.

Le dispositif de protection du Tour de France a été adapté au fil des années, en lien avec Amaury Sport Organisation (ASO), avec qui nous entretenons d'excellentes relations. Le GIGN a été intégré à ce dispositif, avec un hélicoptère et un véhicule qui suivent la caravane en permanence, pour prévenir les risques terroristes. Le fait que 4 à 5 personnes se placent cette année au milieu de la route pour faire passer un message a constitué un phénomène nouveau, qui risque de se reproduire. Nous avons réussi à éviter un blocage du Tour par deux fois, mais il a eu lieu une autre fois, même s'il n'a finalement duré que 15 minutes. Le nombre de kilomètres à couvrir empêche de placer un gendarme tous les 50 mètres. Heureusement, l'immense majorité des spectateurs du Tour sont extrêmement respectueux.

Les députés seront très probablement intégrés à la concertation très large sur la répartition des brigades qui sera pilotée par les préfets, et qui les concernera au premier chef.

Je n'avais pas encore réfléchi à la traçabilité des déchets. Nous traçons pour l'instant les entreprises émettrices, mais je note cette idée. Je travaille actuellement à la création d'une gendarmerie verte, que j'ai proposée à Gérald Darmanin.

J'ai mis fin à la fermeture des brigades il y a six mois. À l'origine, elles avaient été créées en fonction des capacités de déplacement des chevaux par jour, et certaines n'étaient distantes que de dix kilomètres. En Corse, une brigade n'était ainsi tenue que par deux gendarmes : c'était souvent le conjoint d'un gendarme qui tenait la radio. C'est ce qui a conduit à créer des comités de brigades, mais il y a très longtemps : j'étais alors capitaine. Aujourd'hui, nous devons en effet resserrer parfois le maillage à nouveau.

Le manque de lieutenants pour honorer les postes ouverts tient au fait que les sous-officiers ne sont pas nombreux à aller chercher le grade de lieutenant. Les postes d'officiers vacants seront donc transformés en postes de sous-officiers, car l'essentiel tient, non au grade, mais aux compétences, qui sont les mêmes entre un major et un major qui vient de passer lieutenant. J'examinerai la situation dans la quatrième circonscription de Côte-d'Or, et je serai heureux d'y inaugurer une brigade.

Nous avons commencé à tirer quelques bilans d'ensemble de GEND 20.24, mais sans entrer dans le détail. Il a par exemple permis d'augmenter de 1 127 800 heures la présence des gendarmes en sécurité du quotidien. 54 projets ont été engagés, soit 60 % des projets envisagés. 110 000 actions de sensibilisation sur les cybermenaces ont été menées auprès de seniors, 190 000 auprès de commerçants et artisans. 47 000 entreprises, 5 500 établissements de santé et 20 000 collectivités territoriales ont également été sensibilisés sur les cybermenaces.

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