Je tenais à remercier notre collègue Boucard pour défendre ainsi les travaux d'intérêt général – c'est vraiment du bon sens. Mon département compte deux centres de rétention, que je visite assez régulièrement. Il y a quelques années, j'ai été particulièrement marqué par une anecdote que m'a racontée un surveillant pénitentiaire de l'un de ces centres. Un individu sans reproches, dont la détention s'était très bien déroulée, avait immédiatement braqué une boulangerie lors de sa remise en liberté ; pris sur le fait, il a été placé de nouveau en détention. Le directeur du centre est allé demander à l'individu ce qui s'était passé, lequel lui a répondu : « Je ne sais pas quoi faire, je n'ai jamais été pris en main, y compris lors de ma remise en liberté ; au fond, je n'ai rien d'autre à faire que de retourner en prison. »
Je vous garantis que cette anecdote est vraie et qu'il y en a plus d'une de ce type. C'est vous dire l'état des prisons dans notre pays : malheureusement, elles sont trop souvent des machines à reproduire de la délinquance. Certes, on s'efforce d'améliorer les dispositifs en vigueur et de donner du travail aux détenus mais, comme le dit l'expression, il y a loin de la coupe aux lèvres !