Suivant l'angle de vue, on trouvera que 40 ans, c'est jeune ou vieux ; mais depuis ces quatre décennies, le dispositif a beaucoup évolué et vit désormais une nouvelle jeunesse. La loi du 23 mars 2019 – loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice –, très récente, l'a renforcé. Il faut toujours avoir en tête que le TIG est une peine, une sanction : nous l'avons d'ailleurs réintroduit dans l'échelle des peines, à la troisième place, c'est-à-dire à un niveau relativement élevé. Mais cette sanction particulière permet à certains délinquants, qui ne mériteraient pas un autre type de peine, de reprendre pied dans la vie, dans le monde du travail.
Contrairement à ce qui a été dit, nous avons augmenté les peines de TIG jusqu'à 400 heures. On peut désormais prononcer un TIG en l'absence de la personne condamnée ; c'est une nouveauté importante. Il faut faire corps derrière cette peine essentielle. Comme l'a rappelé notre excellente collègue Caroline Abadie, nous ne manquons pas d'endroits où les TIG peuvent être effectués : les collectivités territoriales, les organismes de l'économie sociale et solidaire, les sociétés à mission s'impliquent dans le dispositif. Manque désormais une impulsion judiciaire : les magistrats doivent également s'impliquer, y compris les avocats qui oublient parfois de plaider le TIG, alors qu'il constitue une réponse bien adaptée à des situations individuelles qui méritent ce type de traitement. Ne délaissons pas cette option pénale, bien adaptée et nécessaire.