Je souhaite mentionner quelques éléments qui sont peut-être cachés sous le tapis. Les gens qui sont placés, ne serait-ce qu'une semaine, en détention provisoire – rappelons, c'est important, qu'ils sont présumés innocents – se retrouvent dans une situation difficile – cela a été étudié et est observé par les surveillants. Ils sont en effet complètement désocialisés ; leur incarcération crée parfois des problèmes familiaux et ils peuvent perdre leur travail, même si, encore une fois, ils sont présumés innocents.
Peuvent survenir, par ailleurs, des événements tragiques. À cet égard, les premiers jours de détention sont déterminants : ils peuvent provoquer un choc dont on ne peut maîtriser les conséquences – je veux parler des suicides. Ainsi, au mois d'avril, une personne qui avait été placée en détention provisoire à Périgueux s'est suicidée. Plus récemment, un autre détenu a mis fin à ses jours à Nanterre parce qu'il ne supportait plus la privation de liberté, alors qu'il était présumé innocent et attendait son procès. Réfléchissons donc bien à ces paramètres avant de voter.