Je me réjouis de voir réunies les deux commissions dans lesquelles je siège, car la réponse aux défis économiques qui sont devant nous se trouve à l'échelle européenne. Notre souveraineté économique ne peut que se penser en étroite relation avec nos partenaires européens.
Dans le prolongement d'un colloque passionnant sur l'intelligence artificielle (IA) qui s'est tenu à l'Assemblée nationale, il y a deux jours, je souhaiterais connaître votre vision quant à la manière d'en encadrer l'usage : quelle souveraineté européenne pouvons-nous avoir en ce domaine ?
Le récent développement de l'usage de ChatGPT nous amène à repenser nos modes de travail, d'éducation, parfois, et d'organisation de certains modes de production. Il pose également la question de l'accès, gratuit ou payant, aux intelligences artificielles. La version de base de l'algorithme ChatGPT est gratuite, sa version premium est désormais payante. Le risque est de voir demain se creuser des inégalités entre ceux qui pourront s'offrir les services de l'intelligence artificielle et ceux qui ne le pourront pas, avec un avantage comparatif irrattrapable des premiers sur les seconds. Une nouvelle fracture sociale pourrait bien s'ajouter à la fracture numérique et aux accès à deux vitesses. Quel regard portez-vous sur l'accès à l'intelligence artificielle pour tous ?
Plus globalement, comment l'Union européenne peut-elle garantir sa souveraineté industrielle propre dans ce domaine ? ChatGPT, qui est américain, semble avoir déjà séduit un grand nombre de concitoyens. Avons-nous déjà pris trop de retard ?