Faute d'accord en CMP, nous devons à nouveau nous prononcer sur le plafonnement de la revalorisation de l'indice des loyers à 3,5 % pour les particuliers comme pour les TPE (très petites entreprises) et les PME. Cette proposition de loi a le mérite de mettre au jour le positionnement de chacun dans un contexte de crise du logement.
La NUPES, comme d'habitude, oppose les propriétaires aux locataires, considérant les premiers comme de vilains riches qui abusent des seconds. Vous souhaitez purement et simplement geler les loyers, ce qui signifie que les propriétaires devraient supporter l'intégralité de la charge de l'inflation galopante et incontrôlée. Savez-vous que beaucoup de propriétaires ont investi l'argent mis de côté tout au long d'une vie ? Avez-vous conscience que les petits propriétaires souffrent aussi de l'inflation ?
Les sénateurs LR, quant à eux, ont voté contre le texte, qui constitue certes une rustine, une tentative de colmatage d'un bateau qui coule, mais qui, malgré tout, offre un minimum de protection aux locataires et aux propriétaires.
Enfin, la majorité applique à la lettre la méthode de l'ancien président Hollande : sortir la boîte à outils. Face à la crise du logement, vous bricolez, sans prendre réellement la mesure du problème. Blocage de l'indice des loyers, mesures contre Airbnb, obligation faite aux propriétaires de tout rénover, sous peine de ne plus pouvoir louer : vous semblez ne pas comprendre que nous avons besoin d'une réforme structurelle, d'une vision globale du logement.
Nous voterons cette proposition de loi pour répondre à l'urgence et éviter le risque d'explosion des loyers dès le 1er juillet. Cela étant, nous vous demandons d'étendre le dispositif aux ETI et vous rappelons la nécessité de proposer des mesures concrètes et globales pour le logement.