Reste le coût social de ce terrible mondial de football. La situation des travailleurs étrangers venant essentiellement d'Asie a été mise en lumière et nous avons tous pris connaissance du rapport d'Amnesty International et de l'article du Guardian.
La situation est telle que certains ont demandé le boycott de la Coupe du monde. Notons-le toutefois : même Amnesty International – dont le rapport est implacable – a indiqué qu'il ne fallait pas recourir au boycott. Selon cette organisation, si l'on veut faire progresser les droits des étrangers travaillant sur les chantiers de la Coupe du monde, mieux vaut continuer à mettre la pression sur les autorités du Qatar pour que la législation du pays intègre le plus possible les normes internationales ou du moins dépasse les standards rencontrés dans les pays du Golfe – c'est déjà un peu le cas, mais on part de si loin !
Oui, le Qatar part de très loin. Il est vrai que, grâce au mondial – qui aura au moins servi à cela –, une pression internationale a pu s'exercer sur ses autorités. Le ministre du travail Ali bin Samikh Al Marri a entrepris des réformes, notamment en faisant abolir la kafala et en imposant un salaire minimum. Encore faut-il que ces mesures soient respectées.
Mes chers collègues, en février dernier, j'avais organisé une audition réunissant les organisateurs de la Coupe du monde et des représentants de l'Organisation internationale du travail (OIT) dont le bureau est à Doha, d'Amnesty International et de la Confédération syndicale internationale sur la question des droits des travailleurs au Qatar. Je m'adresse en particulier au président de la commission : il faudrait reprendre ce travail – c'est notre rôle en tant que députés. Lorsque Amnesty International – qui fait un travail si sérieux – évoque 6 500 morts et que l'OIT parle quant à elle – autre décompte macabre – de 50 morts en 2020, je me dis quand même…