Tout d'abord, je vous remercie d'accepter de parler franchement avec nous, non pas à huis clos mais devant le peuple français. La Gauche démocrate et républicaine apprécie cette attitude.
Par ailleurs, je partage pleinement votre analyse quant à l'état de la démocratie dans le monde, monsieur le président, mais acceptez l'idée que la France soit aussi concernée par ce rétrécissement de l'espace démocratique ; peut-être pas au point d'être un État autoritaire mais la démocratie souffre aussi dans notre pays. Si vous ne l'acceptez pas, les Français le mesurent. Le Parlement doit donc être en phase avec eux.
La CPE apparaît comme un mini-multilatéralisme. Plusieurs réunions se tiennent dans le monde, avec le G7, le G20, la CPE... Où est l'Organisation des Nations Unies (ONU) ? Qu'en est-il de ses décisions ? On parle de non-formalisme. Certes, mais les démocraties ont quand même des comptes à rendre ! Normalement, dans les démocraties, on agit sous le contrôle du peuple, pour le peuple. Le caractère informel soulève légitimement des questions. Vous parliez de diplomatie parlementaire – ce qui fait plaisir aux députés – mais il existe une Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, qui traite régulièrement des questions de démocratie et de droits de l'Homme. Affirmer que les choses se règlent plus facilement dans des instances informelles pose problème. En revanche, je partage l'idée selon laquelle il faut se parler car c'est un gage de paix et cela facilite sa construction. Je ne m'opposerai jamais à des rencontres de responsables qui décident de se parler. Toutefois, il faudra trouver l'équilibre entre l'Union européenne, la CPE, le Conseil de l'Europe, etc. Il faudra préciser qui fait quoi, qui dit quoi et qui formalise.
Par ailleurs, la question de la pêche dans les eaux du Sahara occidental sera posée fin juin. L'Union européenne envisage-t-elle d'engager des négociations avec la République arabe sahraouie démocratique pour permettre aux pêcheurs européens d'aller dans ses eaux territoriales ?