Comme l'a souligné le président de la République à l'issue du sommet de la CPE, cet événement diplomatique a permis de réaffirmer notre soutien au peuple ukrainien et de l'accompagner dans l'organisation de sa contre-offensive. On ne peut que saluer les efforts qui ont été confirmés lors de ce sommet : la formation de pilotes de chasse ukrainiens et les engagements à continuer de fournir du matériel militaire pour renforcer la défense aérienne ukrainienne.
Mais, alors que l'Ukraine se bat pour protéger sa démocratie, il nous faut aussi protéger la nôtre. Les démocraties européennes sont prises d'assaut par des forces externes. Les cyberattaques constantes contre nos services publics, conduites par des organisations proches de Wagner ou du pouvoir russe, entament la résilience et la crédibilité de nos institutions. Aussi peut-on se féliciter de l'ambition d'étendre la réserve cyber de l'Union européenne à un ensemble plus large d'États européens. Certaines attaques viennent aussi des forces internes, car les crises énergétique, migratoire, environnementale et économique favorisent la montée en puissance du repli sur soi et d'un sentiment populiste, avec un terreau pour les thèses eurosceptiques. Recul de l'État de droit, atteinte au principe de la séparation des pouvoirs, restriction des droits civils et politiques, politiques discriminatoires : telle est la kyrielle des risques encourus par les populations dans leur vie quotidienne. L'illibéralisme devient un sujet d'inquiétude croissante pour nos partenaires dans l'Union européenne. La question de l'État de droit est souvent poussée au premier plan des débats dans nos institutions.
Alors que plusieurs États de la CPE sont candidats ou pourraient se porter candidats à l'adhésion à l'Union européenne, il conviendrait de garantir que les principes et les valeurs de l'État de droit soient intégrés en amont. Cette question a-t-elle été abordée au sommet de la CPE, qu'il s'agisse de la protection de l'État de droit contre les menaces externes ou de son renforcement pour les États qui pourraient rejoindre l'Union européenne ?