Cette question, qui revient souvent, mérite clarification. Je distingue l'Union européenne – qui est un socle de droits, de normes et de traités sur lesquels vous avez à vous exprimer quand nous voulons les changer –, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) – qui est aussi une structure avec des traités –, le Conseil de l'Europe – qui se concentre sur l'État de droit – et la CPE – qui a un caractère informel.
Tous les chefs d'État et de gouvernement qui assistent aux sommets de la CPE aiment cette instance informelle, dans laquelle ils peuvent parler entre eux de sujets qui nous concernent tous. Le premier ministre albanais peut ainsi rencontrer ses homologues sur un pied d'égalité pour évoquer la fuite des cerveaux de son pays vers l'Allemagne. Quant au Royaume-Uni, qui est sorti de l'Union européenne, il continue d'avoir besoin d'échanger avec nous, que ce soit sur le plan économique ou sur le plan commercial, militaire ou énergétique. La liberté de ton et la capacité d'aborder les sujets sont rendues possibles par ce caractère informel et par l'absence de communiqué. Cela rapproche tout le monde.
Vous avez mentionné l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Le président de la République s'est réuni avec les dirigeants de ces deux pays à Prague : c'était la première fois en onze ans que les deux responsables de ces pays se retrouvaient face à face pour discuter. Le résultat concret a été la mission de l'Union européenne à la frontière entre ces deux Etats. Ces dirigeants se sont à nouveau réunis à Chisinau et tous les Européens sont intéressés puisque cette réunion s'est effectuée en présence du chancelier Scholz, de Charles Michel, qui représente l'Union européenne, et du président Emmanuel Macron. Cette réunion a permis de confirmer l'engagement qui avait été formulé à Prague quant au respect des frontières telles qu'elles figurent dans la déclaration d'Alma-Ata et au respect mutuel de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie. Vous connaissez le travail de l'EUMA – European Mission in Armenia. Depuis le 20 février, plus de 322 patrouilles ont été effectuées. Cela contribue à diminuer le nombre d'incidents et à maintenir le dialogue entre ces deux populations. C'est aussi un facteur de maintien de la stabilité.