Nous avons tous conscience de l'importance que représente l'espace de l'ex-Yougoslavie, comme l'illustrent, en ce moment, les tensions dans le Nord du Kosovo. Il s'agit, il est vrai, de conflits un peu périphériques. Sans doute avez-vous raison : les grandes puissances peuvent en faire un terrain de jeu et s'efforcer d'influer, indirectement, sur un certain nombre de conflits. Il ne faut toutefois pas caricaturer la vision de l'Union européenne : elle ne souhaite pas faire des Balkans occidentaux un glacis européen antirusse ou antiturc. Elle a pour ambition d'assurer un niveau de vie relativement homogène sur le continent européen, que ce soit à l'intérieur de l'Union ou en dehors de ses frontières. L'Union européenne a versé plusieurs milliards aux pays de la région pour y améliorer l'État de droit et les conditions de vie. Il s'agit d'éviter le retour des tensions qui ont conduit cette région à la guerre et qui ont eu, autrefois, des répercussions à une plus grande échelle.
La souveraineté constitue, en la matière, un enjeu essentiel. Si l'Union européenne n'investit pas dans ces pays, d'autres le feront. Des États voisins de la Macédoine du Nord sont aujourd'hui très lourdement endettés vis-à-vis de la Chine en raison de la construction d'infrastructures routières très onéreuses. Ils en sont réduits à céder des terres. Ces pays, qui sont aux portes de l'Union européenne, vont se trouver en situation de dépendance.
Frontex a traversé une crise très importante, qui a conduit au départ de son directeur général et à une réforme de l'institution. L'agence devrait être soumise à un contrôle plus étroit du Parlement européen. Des agents de Frontex sont à présent chargés de veiller au respect des normes européennes et de l'État de droit. Ils doivent faire cesser les pratiques susceptibles de porter atteinte à la dignité humaine.
L'Union européenne a présenté un nouveau pacte sur l'asile et l'immigration, dont nous devons étudier les répercussions sur les États membres comme sur les pays extérieurs à l'Union.