S'inscrivant dans la stratégie française pour les Balkans occidentaux, validée en 2019, les échanges politiques entre la France et la Macédoine du Nord sont réguliers et importants. Nos deux pays coopèrent dans de nombreux domaines. On peut citer l'appui technique de la France au rapprochement de Skopje de l'Union européenne, la coopération de défense, les échanges en matière de renseignement, notamment via la plateforme d'harmonisation, d'analyse, de recoupement et d'orientation des signalements (Pharos), la formation de magistrats, ou encore la francophonie.
Notre coopération dans le domaine des migrations est fructueuse, ce qui est une bonne chose car la Macédoine du Nord est un pays de transit sur la route des Balkans, entre la Turquie et l'Union européenne. De fait, les flux migratoires d'origine macédonienne à destination de la France sont plutôt modérés.
Par ailleurs, la coopération consulaire se déroule dans de bonnes conditions, ce qui n'est malheureusement pas le cas de tous les pays d'émigration. Le taux de délivrance des laissez-passer consulaires a ainsi atteint 110 % en 2019 et s'est maintenu à un niveau élevé durant la crise sanitaire, en s'établissant à 82 % en 2020.
Le projet de loi soumis à notre examen vise à autoriser l'approbation d'un protocole relatif à la réadmission d'étrangers en situation irrégulière, conclu entre la France et la Macédoine du Nord en application d'un accord passé en 2007 entre cette dernière et l'Union européenne. Diverses difficultés, parmi lesquelles la question du nom officiel de la Macédoine du Nord, ont retardé la finalisation de ce protocole : M. Aléxis Tsípras m'a expliqué un jour que, parmi les problèmes politiques qu'il avait eu à gérer lorsqu'il était aux affaires, les difficultés liées à l'euro n'étaient rien au regard de cette question du nom officiel de la Macédoine du Nord. Depuis la ratification de l'accord de Prespa avec la Grèce sur cet aspect en 2019, tous les obstacles ont pu être levés.