D'aucuns considèrent peut-être que les liaisons ferroviaires entre le Luxembourg et les villes françaises proches de ce pays n'ont pas d'importance politique. Je veux leur apporter un démenti historique formel. Lors de l'une des crises les plus importantes de la construction européenne, qui s'est résolue par le compromis dit de Luxembourg, le général de Gaulle, qui pratiquait la politique de la chaise vide, avait interdit à son ministre des affaires étrangères, M. Couve de Murville, de négocier la solution de la crise ailleurs que sur le territoire national. Or les partenaires de la France voulaient absolument que la négociation ait lieu à Luxembourg. Un compromis a été trouvé : la négociation s'est faite à Thionville, où M. Couve de Murville s'est installé ; mais encore fallait-il organiser le transport final du ministre à Luxembourg, à une trentaine de kilomètres de là… La construction européenne a alors pu repartir sur de nouvelles bases. C'est dire que nous traitons d'un sujet très important !