La situation politique en Géorgie est particulièrement instable. Les enjeux sous-jacents à la vie politique géorgienne dépassent largement le cadre national et s'inscrivent dans les grands bouleversements qui font l'actualité internationale. Les relations entre la Géorgie et la Russie sont tendues depuis longtemps. Ces tensions se sont aggravées avec les conflits en Ossétie du Sud, région séparatiste que revendique Moscou sur le modèle de la Crimée et du Donbass. Elle revêt pour les Russes une importance géostratégique majeure, des bases militaires y étant installées.
Ainsi, la Géorgie, qui a manifesté plusieurs fois son souhait d'intégrer l'UE et l'OTAN, se trouve évidemment dans une situation politique délicate. Prise entre deux pôles d'influence géopolitique majeurs, elle doit perpétuellement penser son destin en tenant compte de l'importante présence de son voisin russe, qui cherche à rétablir la zone d'influence qui était la sienne pendant la période soviétique.
L'actualité du pays est très riche : certains parlent même d'un second front en Géorgie, qui s'ouvrirait et s'inscrirait dans la même logique et avec les mêmes objectifs que la guerre qui se déroule actuellement en Ukraine. De fait, la Géorgie et l'Ukraine partagent des caractéristiques communes : deux États voisins, anciennes Républiques soviétiques, des régions séparatistes pro-russes, une volonté d'adhésion à l'OTAN et à l'UE entravée par la présence russe sur le territoire national et d'incessants risques d'affrontements militaires.
Les actualités géorgiennes ont un lien plus ou moins direct avec cette crise politique, culturelle et civilisationnelle majeure qui se joue entre l'Occident et la Russie. Récemment, le Parlement géorgien a adopté un projet de loi visant à recenser les associations financées à plus de 20 % par des pays étrangers. Cette tentative a été perçue par une partie de la population comme une volonté de contrôler les associations pro-occidentales et a provoqué de nombreuses manifestations, notamment au sein de la jeunesse géorgienne. Ces manifestations ont permis le rejet de ce projet de loi, leur potentiel révolutionnaire devenant un danger pour le gouvernement et la majorité parlementaire. Ce retrait a été salué par les responsables européens et vivement critiqué par le Kremlin. Il existe donc, aujourd'hui, un regain de tensions en Géorgie, une extension des enjeux de la guerre en Ukraine et un accroissement du risque d'embrasement.