C'est la notion même de partenariat avec le Qatar qui pose un problème. On croit rêver, ou plutôt cauchemarder, quand on entend à cette tribune que nos policiers ne risqueront pas la peine de mort sur le sol qatari. Dieu merci !
Cette coopération s'articule autour de dix grandes thématiques où la compétence de la France est reconnue, dont la planification, le contre-terrorisme ou encore la cybersécurité. On sait les défis considérables posés par l'organisation d'une coupe du monde en matière de sécurité : les récents événements du Stade de France, quand des bandes organisées ont agressé des familles, suite au fiasco de l'organisation de la finale de la Ligue des champions à Saint-Denis, ont rappelé que l'exercice peut s'avérer catastrophique quand il est mal géré.
L'engagement auprès du Qatar, on l'a bien compris, est justifié par des motifs économiques, avec des retombées mondiales estimées à 200 milliards de dollars. Mais il pose plusieurs graves questions de fond sur le sens et sur les conséquences de ce partenariat. Nous avons tous bien compris, et spécialement l'oratrice qui s'exprime à cette tribune, qu'à quelques mois du coup d'envoi, tout le monde ou presque s'assoit allègrement sur les droits de l'homme, mettant sa conscience et sa dignité dans sa poche pour quelques milliards de plus.