Madame la directrice générale, je souhaite tout d'abord vous remercier pour vos propos liminaires qui nous permettent de mieux appréhender votre vision et celle de l'entreprise que vous dirigez.
En début d'année, alors que nous traversions une crise énergétique inédite, vous avez appelé à une Europe de l'énergie en prônant un meilleur fonctionnement du marché européen de l'électricité. À cette occasion, vous avez également soutenu le développement d'outils de production flexibles, complémentaires, afin de pouvoir garantir la robustesse du réseau de production d'énergie compte tenu de l'intermittente par nature des énergies renouvelables que vous soutenez par ailleurs.
Dans le même temps, la Commission européenne a présenté le 14 mars dernier une réforme du marché de l'électricité, qui doit désormais être discutée et adoptée par le Parlement européen et le Conseil européen. Cette réforme répond-elle à votre appel d'une Europe de l'énergie ? Les mesures proposées vous semblent-elles aller dans le bon sens ? Quelles sont les mesures qui manquent dans cette réforme et dont vous regrettez l'absence ?
Par ailleurs, la ministre de la transition énergétique a récemment déclaré que la France allait devoir faire face « à un mur énergétique dès 2030 ». Elle lance une nouvelle fois un appel à la sobriété énergétique, qui rappelle celui que vous avez lancé avec MM. Levy et Pouyanné en mars dernier dans une tribune publiée par Le journal du dimanche.
En octobre dernier, vous aviez indiqué au journal Le Monde qu'il demeurait des incertitudes pour l'hiver 2023-2024 concernant l'approvisionnement en gaz de la France, notamment en cas de reprise de l'économie chinoise que créerait des tensions sur le marché du GNL. Alors que la croissance chinoise semble redémarrer, renouvelez-vous vos craintes pour l'hiver prochain ?
Enfin, vous aviez exprimé vos craintes de délocalisation des gros industriels si l'énergie demeurait chère en Europe. Quelle analyse faites-vous de la situation aujourd'hui ?