Intervention de Nathalie Oziol

Réunion du mercredi 31 mai 2023 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Oziol :

Madame MacGregor, que de dividendes ! En 2023, ce sont 3,4 milliards d'euros pour Engie. Lors de la présentation de ces résultats en février, vous avez reçu les félicitations du monde de la finance. Je cite Boursorama : «  Est-ce le moment d'acheter l'action Engie qui gagne presque 29 % depuis un an ?  » Pendant qu'Engie annonçait ses superprofits, en revanche, les factures de gaz en France ont augmenté de 15 % en janvier. Selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), entre janvier 2021 et juin 2022, l'inflation énergétique, carburant compris, aura engendré une perte moyenne de 720 euros nets de revenus disponibles par ménage, tout cela en dépit du bouclier tarifaire mis en place par le Gouvernement.

Il est clair que M. Macron aura bien facilité la tâche d'Engie, de TotalEnergies et d'autres entreprises dont son gouvernement a permis la spéculation sans contrainte. Un milliard d'euros ont été nécessaires pour financer le bouclier tarifaire, sans effort financier de la part des fournisseurs d'énergie. Pourtant, de telles marges auraient permis de soulager les factures des particuliers et des entreprises de 22 %. Si nous avions été au pouvoir, nous aurions attendu de vous un patriotisme financier, un devoir de contribution nationale, de gré ou de force, si nécessaire.

L'Espagne et le Portugal ont mis en place des mesures de plafonnement des prix de l'énergie, en dérogeant aux injonctions de la Commission européenne, et ces pays ont eu raison. Nous avons proposé le blocage des prix de l'énergie. Nous avons même proposé une mise à contribution exceptionnelle des superprofits pour financer la retraite à 60 ans. Le Gouvernement et les députés macronistes ont écarté ces propositions. Même les députés du Rassemblement national ont refusé de prendre position. Pour nous, les entreprises qui ont accumulé des profits pendant la crise doivent contribuer à l'urgence sociale et à l'urgence écologique.

Vous avez évoqué l'importation de GNL, principalement issu de gaz de schiste et qui a des conséquences désastreuses sur l'environnement. C'est l'occasion de réaffirmer l'urgence de la bifurcation énergétique et de s'en donner pleinement les moyens, par un débat démocratique sur les choix énergétiques, par la création d'un pôle public de l'énergie.

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