La présence des professionnels français devrait permettre à la Coupe du monde de se dérouler dans les meilleures conditions. Grâce à cet accord, les fonctionnaires français concernés, qu'ils soient gendarmes, policiers ou secouristes, pourront développer des liens professionnels bénéfiques et bénéficieront, cela a été rappelé, de garanties juridiques lors de leur séjour sur place, notamment d'une protection contre l'application de la peine de mort et autres traitements inhumains, ainsi que du droit à un procès équitable. La coopération devrait être essentiellement financée par le Qatar et les retombées économiques pour la France pourraient être élevées, les enjeux économiques liés à la Coupe du monde étant estimés à des sommes extrêmement importantes. Voilà pour ce qui est de l'aspect positif des choses.
Toutefois, même si elles sont stratégiques, il n'est pas anodin de nouer des relations avec le Qatar. Les multiples violations des droits de l'homme par ce pays devraient nous conduire à encadrer plus strictement nos relations avec lui. Le Qatar continue de pratiquer des différences de traitement envers certaines catégories de population, en particulier les femmes, mais aussi les étrangers, qui représentent près de 90 % de la population ; tant son système judiciaire que son exécutif continuent d'infliger des châtiments et des traitements inhumains. Par ailleurs, de très forts soupçons de corruption pèsent sur le Qatar quant à l'attribution de l'organisation de la Coupe du monde et on sait que des procédures judiciaires sont en cours. Surtout, notre groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires rappelle que des milliers d'ouvriers étrangers seraient déjà morts sur les chantiers de cette compétition depuis 2010. Ce chiffre terrifiant met en lumière le traitement scandaleux et les discriminations qu'ils subissent, certaines situations s'apparentant véritablement à de l'esclavage.