Les enjeux environnementaux et de protection de la biodiversité ont été saisis à bras-le-corps par le groupe Renaissance et la majorité présidentielle. Du fait de leur transversalité, ils touchent tous les secteurs des politiques publiques. Le débat qui s'ouvre aujourd'hui me touche tout particulièrement. En tant qu'ancien maire d'une commune rurale et vice-président d'une communauté de communes, chargé de l'urbanisme, j'ai pu mesurer la passion qui entoure la construction d'un projet d'urbanisme commun, dans lequel se joue l'avenir des territoires. J'ai pu également constater que l'on admet trop facilement que développer un territoire revient à grignoter les terres agricoles – souvent les plus fertiles sur le plan agronomique – au profit d'un désir de maison individuelle avec un jardin de 2 500 mètres carrés, enfermant les populations dans des contraintes pendulaires non anticipées.
Entre 2011 et 2021, plus de 250 000 hectares ont été consommés, soit l'équivalent du département des Yvelines. Le foncier renvoie à de multiples enjeux, qui sont au cœur des politiques d'aménagement du territoire : la répartition équilibrée des hommes et des activités, les enjeux agricoles et la souveraineté alimentaire, la production énergétique verte ou encore le développement d'infrastructures de transport, de services ou industrielles.
Notre pays est riche de territoires où les modes d'urbanisme rivalisent d'ingéniosité : je pense aux bastides, au nombre de soixante-quatre en Aquitaine, dont huit dans le département de la Gironde. J'ai eu la chance d'être le maire de la plus belle d'entre elles, Monségur. Cet urbanisme vieux de 750 ans dévoile toute sa pertinence aujourd'hui : peu gourmand en foncier, le bâti s'organise autour d'une place centrale et d'un plan à quadrillage, sur des lots d'une largeur pour trois profondeurs. Le pourtour de la place est le lieu où s'établissent les commerces et les services ; le cœur de la place est celui du marché et des foires, mais aussi de l'épanouissement de la vie culturelle. La place est aussi une agora, où l'on s'engueule le lundi avec son beau-frère partisan des Insoumis et où l'on se réconcilie le mercredi soir autour d'une entrecôte, lors du marché nocturne.