Je formule également le vœu que cet élargissement de l'Alliance atlantique ne soit pas l'occasion de réduire nos ambitions en matière de construction et de renforcement d'une véritable défense européenne. Lors du débat sur ce texte au palais du Luxembourg, mon collègue sénateur Jean-Marc Todeschini l'a justement formulé : « Si l'Alliance atlantique est la première et principale garantie de la sécurité et du maintien de la paix en Europe, si, lorsque le danger de la guerre se profile en Europe, le réflexe instinctif de protection est de se tourner vers l'OTAN, cela veut dire que l'Union n'a pas encore réussi à devenir ce que nous attendons d'elle. »
Les faits démontrent que la défense européenne en est à ses balbutiements. L'armée européenne n'existe pas en dehors de quelques débats qui débouchent sur une poignée de tentatives administratives, un régiment franco-allemand et quelques essais infructueux sur le terrain. Je pense, par exemple, à la task force Takuba, que le Président de la République nous avait vendue comme le début visible de cette armée européenne.
En matière de défense, la coopération européenne est la plupart du temps issue d'accords conclus directement entre les pays concernés. À ce stade, l'armée européenne ressemble à une armée de papier, pas vraiment opérationnelle sur le terrain, pas vraiment capable de conduire des missions, encore moins dans le cadre d'un combat de haute intensité. Nous avons encore beaucoup de travail avant que l'Union européenne ne soit capable de se défendre seule, ce qui est pourtant une nécessité. Il faut s'en donner les moyens.
Pour ces raisons, les députés du groupe Socialistes et apparentés voteront pour ce texte.