…a compris que de très nombreux véhicules disposant d'une vignette Crit'Air 1 polluent bien davantage qu'un véhicule léger bien entretenu n'ayant qu'une vignette Crit'Air 4. Pas moins de 86 % des Français sont opposés aux ZFE, et de nombreux maires, à l'instar du Sénat, vous somment de supprimer ce dispositif qui aggrave la fracturation sociale. Vous n'avez pas le droit d'interdire aux Français de se déplacer tant que d'autres possibilités n'existent pas ! Je proposerai bien sûr un amendement de suspension des ZFE lors de nos débats, et le groupe Rassemblement national votera en faveur de celui déposé par M. Leseul.
Monsieur le rapporteur, en commission, vous avez rejeté tous nos amendements, pourtant constructifs puisqu'ils visaient à élargir aux zones rurales votre grande idée de désenclavement de nos territoires grâce à l'intermodalité et la multimodalité. Vous avez refusé de répondre aux besoins de la France rurale, pour laquelle nous demandons un grand plan de rénovation des routes secondaires. En effet, alors que les routes françaises étaient les meilleures au monde, le réseau routier n'est désormais plus qu'au dix-huitième rang mondial en matière de qualité. Vous avez également refusé d'intégrer aux gares et pôles d'échanges des parkings relais qui seraient gratuits pour ceux qui font l'effort du report modal vers le ferroviaire. Mais au fond, la vérité, c'est peut-être simplement que la Macronie ne sert qu'elle et ses électeurs, qui se trouvent essentiellement dans les grandes villes et à proximité – peut-être voulez-vous, d'une certaine façon, punir ceux qui votent mal ?
Concrètement, votre texte transforme la Société du Grand Paris en Société des grands projets, afin de lui permettre d'intervenir sur l'ensemble des services express régionaux métropolitains. Si nous reconnaissons l'ingénierie et les compétences de la SGP, nous sommes inquiets des dérives financières potentielles de votre décision : en effet, le projet de Grand Paris Express (GPE), qui devait coûter 22,6 milliards d'euros, était finalement estimé en 2020 à 35,6 milliards. Dans votre proposition de loi, monsieur le rapporteur, vous autorisez la SGP à s'endetter sur les marchés financiers, à des taux d'intérêt très élevés – une dette qui sera financée par le contribuable à travers une fiscalité dédiée. Demeure une question : qui paiera pour les projets ? Nous serons très attentifs à vos réponses, car nous refusons que les plus modestes et nos concitoyens des zones rurales financent des projets métropolitains.
Enfin, nous sommes aussi inquiets d'une trop grande délégation au pouvoir réglementaire. En résumé, nous aurions souhaité que les mobilités fassent l'objet d'une véritable loi de programmation des transports plutôt que de textes saucissonnés : peut-être cette idée que je vous soumets fera-t-elle consensus ?